Le 23 octobre 2020
Tout à son obsession d’édifier et d’instruire, Les Héritiers oublie tout simplement d’être un film.
- Réalisateur : Marie-Castille Mention-Schaar
- Acteurs : Ariane Ascaride, Geneviève Mnich, Ahmed Dramé, Noémie Merlant, Stéphane Bak, Aïmen Derriachi
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 23 octobre 2020 13:35
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 3 décembre 2014
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Critique : Les yeux braqués sur un horizon moral et édifiant, Marie-Castille Mention-Schaar est une sorte de confrère de Robert Guédiguian, bien décidée à instruire les masses ignorantes, à qui il faut décidément tout apprendre. Et pour accomplir cette tâche, on a bien besoin d’Ariane Ascaride, une experte des rôles qui portent à la vertu, ce qui est, comme on l’a compris, la vocation de toute production artistique.
Dans un lycée difficile, face à des élèves rebelles, une enseignante en tous points exemplaire, jamais prise en faute, incarne la posture des hussards de la Troisième République, du temps où l’autorité s’exerçait naturellement, à coups de règles sur les doigts et de bonnets d’âne pour élèves rétifs. Ici, rien de tel, heureusement, mais tout de même : postulant le néant culturel des apprenants, une sorte de Michelle Pfeiffer gauloise entreprend d’éduquer des adolescents issus de la banlieue, sur lesquels les clichés, volontiers surjoués, pèsent une tonne. On pourra aisément mettre en balance la question des points de vue à travers ce film-là, plombé par ses intentions démonstratives, et la vraie réussite cinématographique de Laurent Cantet, Entre les murs, où la caméra procédait à une véritable mise à plat des relations, circulant à travers les réactions des personnages, sans en valoriser aucune. La verticalité du regard asséchant d’emblée toute velléité de questionnement, les rôles dévolus à chacun ne sont conformes qu’à des stéréotypes, où s’immisce la condescendance d’une opinion, au-delà d’une factice neutralité qui prend les atours d’un consensus.
Bien sûr, l’apparition de Léon Zyguel, survivant de la Shoah, a quelque chose de frappant. Mais les victimes de l’horreur nazie, on préfère les voir et les entendre dans des documentaires beaucoup moins ostentatoires que ce long métrage pesamment didactique, dégoulinant de morale, cinématographiquement réduit à sa plus simple expression (plans de coupe sur les visages attentifs ou émus, pour faire pleurer Margot, champs-contrechamps faussement dynamiques, caméra artificiellement tremblante).
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