Le 11 octobre 2022
Le premier tome de la trilogie baptisée "Les filles de joie : Le magnolia" de Lise Antunes Simoes, raconte l’histoire de Victoire, une prostituée malgré elle. Un récit haletant, où l’on ne s’ennuie jamais.
- Genre : Roman & fiction, Érotique, Roman
- Nationalité : Canadienne
- Date de sortie : 19 mai 2022
- Plus d'informations : Les éditeurs réunis
Résumé : Récemment installé à Montréal, Victoire se voit crouler sous les dettes. Afin de s’en sortir, cette dernière s’en va frapper à la porte du Magnolia, une maison close tenue par Madame Angèle. Elle deviendra une prostituée dans un monde sombre alors qu’elle rêvait de liberté...
Critique : L’auteure, très portée sur l’Histoire et ses anecdotes fascinantes, nous le confirme dans le premier tome de la trilogie baptisée Les Filles de Joie. Les lecteurs rencontreront l’héroïne Victoire, prostituée malgré elle dans un roman de plus de trois cents pages, qui se lit très rapidement. Publié aux éditions québécoises « Les Éditeurs Réunis » en 2013, le livre s’exporte aujourd’hui en France.
« Le Magnolia » est le titre de ce récit haletant, où l’on ne s’ennuie jamais. L’écrivaine Lise Antunes Simoes a débuté par des fanfictions, avant de se lancer dans la rédaction d’articles portant sur sa période historique favorite, le dix-neuvième siècle. En développant son personnage, l’artiste pose les bases d’une trilogie aux accents de drame, où l’érotisme occupe une place centrale. Plus qu’un divertissement, le texte soulève également de nombreuses questions autour du corps, à une époque où dévoiler l’anatomie de la femme était un outrage aux bonnes mœurs. Il souffle comme un air de Madame Bovary dans ce roman moderne. Telle Emma, Victoire a des attentes et des idéaux très naïfs. Le personnage de Flaubert a plusieurs points communs avec cette jeune femme à la vie trépidante et parfois triste, comme l’attrait pour le plaisir de la chair. Selon les traditions de la famille de Victoire, le sexe ne doit pas être source de bien-être. Les dames enfantent et se taisent, elles ne peuvent pas développer des talents ou des dons autres que la bonne tenue d’une maison. Qu’une femme puisse adorer faire l’amour, ce n’est pas tolérable…
Ce premier tome présente plusieurs personnages féminins forts et quelques figures masculines inquiétantes, dont le fils de la gérante de la maison close, appelé Henri. Madame Angèle mène ses filles à la baguette, grâce à un règlement strict, mais justifié par les lois qui encadrent l’exercice de la prostitution. Pourtant, ces interdits, Victoire n’hésite pas à les franchir, même si cela lui attire de graves ennuis et entraîne les autres dans sa chute. Cette constante insouciance et cet égoïsme en font un personnage détestable, mais désespérément humain, une figure rebelle qui brise les codes et cherche à tout prix à s’affranchir, en profitant des pulsions sexuelles de ces messieurs, qui désirent posséder des corps de femmes. Mais qu’en est-il de l’esprit ? Grâce à cette héroïne qui n’a peur de rien, l’écrivaine guide le lecteur dans les coulisses d’une maison close où les collègues s’entraident. Certes, la jalousie pointe le bout de son nez. Parfois, les tensions apparaissent. Mais globalement, le genre féminin est présenté avec une bienveillance caractéristique des auteures avec un « e ».
A travers ce premier tome, on retrouve tous les ingrédients qui en feraient une excellente série, à la manière de « Harlots », où l’on évoque la prostitution en plein cœur de la capitale anglaise, Londres. Dans les deux histoires, l’intrigue se déroule au XVIIIème siècle où les hommes sont exclusivement des personnages secondaires. D’ailleurs, le titre québécois du show est « Harlots : Les filles de joie », ce qui lie totalement la saga de Lise Antunes Simoes et cette série télévisée.
En réalité, ce premier tome annonce une trilogie intelligente, qui soulève des problématiques et des enjeux très actuels comme la condition de la femme, mais aussi son rapport à l’autre genre, à la morale. Effronté et même arrogant, le personnage central de l’intrigue est finement décrit.
Grâce à une plume simple, mais maîtrisée, l’auteure parvient à emporter son lecteur très facilement et à capter son attention en peu de temps. Les chapitres s’enchaînent et se dévorent rapidement, ce qui en fait une excellente lecture pour un moment de détente. Certes, quelques passages graphiques pourront choquer. Mais cela permet de donner plus d’authenticité au texte et de lui conférer du caractère. En résulte un premier livre réussi, qui pourra convaincre. L’on pourrait même croire à tort qu’un tel ouvrage se concentre exclusivement sur le sexe. En fait, celui-ci est relégué au second plan, car c’est bien une quête de la liberté dans un espace confiné qui constitue le moteur du récit.
« Le Magnolia » est un ouvrage aux multiples facettes, rythmé et riche en actions. Malgré une ambiance de huis clos, le lecteur a l’impression de vivre le quotidien de ces prostituées. En effet, l’auteure n’a pas oublié le moindre détail, prend soin d’installer une atmosphère typique de l’époque, évoquant notamment les pratiques médicales douteuses ou les croyances autour de la santé. Ces éléments sont certes secondaires, mais ils permettent de compléter un tableau prometteur.
336 pages - 18€ (broché)
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criss 13 octobre 2022
Les filles de joie : Le magnolia - Lise Antunes Simoes - critique du livre
Oui se lit rapidement.......
Victoire devra grandir mentalement,elle me lasse
je ne lirai pas la suite !