Le 26 juin 2020
Le petit livre Les Carpes, qui se lit d’un trait, est un éloge minutieux de l’érotisme féminin, délicieux de par sa poésie sans chichis et ses illustrations réussies. Nous vous invitons à le déguster d’urgence.


- Auteurs : Lauriane Schulz, Laetitia Monfort
- Collection : Entrelacement
- Editeur : Les éditions des Véliplanchistes
- Genre : Érotique, Récit, Poésie, Dessin
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 20 mai 2020
- Plus d'informations : Le site officiel

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Résumé : Deux femmes pêchent sur une barque, les corps sont réunis dans un si petit espace que le contact est inévitable, justifiable...Les hommes sont là, non loin, présents et absents. Et les carpes observent.
Critique : Il convient tout d’abord de souligner la naissance encore toute récente des éditions des Véliplanchistes (2017) qui ont une ligne éditoriale ambitieuse : révéler de jeunes talents, ce qui est toujours un pari osé, en touchant à plusieurs registres (littérature, musique, linguistique, photographie). Cette "micro maison d’édition" (c’est ainsi qu’elle se définit) s’articule de manière horizontale : leur mode de fonctionnement est de mettre sur un pied d’égalité l’éditeur et l’auteur. Un ouvrage est ainsi perçu de sa conception à son impression comme une aventure collective. Plusieurs collections sont proposées dans leur catalogue, mais le petit livre Les Carpes de Laetitia Monfort (la narratrice) et Lauriane Schulz (l’illustratrice) s’inscrit dans la toute nouvelle collection qui porte le nom "Entrelacement", éclose en ce printemps.
Lauriane Schulz / Éditions des Véliplanchistes
Les Carpes ne se résume pas à une simple histoire de poissons d’eau douce. Tout ne tourne pas autour de la pêche. Si nous avons droit aux états d’âme des carpes, sous une forme très poétique et agrémentés de dessins organiques à l’encre de chine sublimes, l’érotisme est fortement présent dans la narration. On assiste, dans une barque ténue propice au rapprochement entre les corps, à un désir inévitable entre deux femmes. Ce dernier s’immisce aussi dans d’autres instants de vie, comme le repas du soir, et tout est prétexte à sa mise en valeur. Ces deux mamans sont les seules protagonistes mises en lumière (à l’exception d’un passage avec des pêcheurs maniant autant la gaule que la gouaille). Le désir de la carpe se résume à satisfaire sa faim. Le désir saphique passe par les cinq sens et ne tombe pas à l’eau, mais va crescendo.
Lauriane Schulz / Éditions des Véliplanchistes
Les Carpes - Laetitia Monfort et Lauriane Schulz
Les éditions des Véliplanchistes - Collection Entrelacement
10,5 x 14,8 cm
48 pages
12 €