Promenade en scaphandre
Le 30 juin 2010
Les quatre épisodes rescapés d’un rocambolesque et acrobatique sérial italien de 1913. Emerveillement assuré.
- Réalisateurs : Luigi Maggi - Marcel Fabre
- Acteurs : Marcel Fabre, Nilde Baracchi, Filippo Castamagna
- Genre : Aventures, Film muet
- Nationalité : Italien
- Plus d'informations : http://www.europafilmtreasures.fr/P...
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– Durée : 1H18mn
– Titre original : Le Avventure straordinarissime di Saturnino Farandola
Les quatre épisodes rescapés d’un rocambolesque et acrobatique sérial italien de 1913. Emerveillement assuré.
L’argument : Le petit Saturnin Farandola est le seul rescapé d’un naufrage au cours duquel périssent ses parents. Il est élevé par des singes sur une île déserte. Adulte, il deviendra capitaine de goélette, aura le coup de foudre pour Mysora lors d’une promenade sous-marine en scaphandre, ramènera l’éléphant blanc du roi du Siam, sauvera la reine de Makalolo ou livrera une bataille de montgolfières contre Fileas Fogg.
Notre avis : En 1913, le cinéma italien est au faîte de son premier âge d’or, occupant même un moment la première place mondiale en termes de rayonnement et de quantité de films produits. A Rome, Milan mais surtout Turin, d’innombrables sociétés de production mettent sur le marché des courts métrages burlesques (Les séries Robinet, Cretinetti, Lea et autres), des adaptations littéraires (comme Infierno d’après Dante dès 1911), des peplums (deux versions concurrentes de Gli ultimi giorni di Pompei, puis, en 1914, le célèbre Cabiria sur les guerres Puniques) ou encore des mélodrames centrés sur les toutes nouvelles dive (divas) telles que Lyda Borelli dans Ma l’amor mio non muore.
C’est à la croisée de deux des genres précités que se situe Le Avventure straordinarissime di Saturnino Farandola. C’est d’abord un film burlesque interprété et co-réalisé par Marcel Fabbre (Marcel Fernandez Perez), clown et acrobate issu du monde du cirque et du music-hall, et déjà célèbre pour son interprétation du personnage de Robinet dans d’extraordinaires courts métrages burlesques dont la force de frappe est restée intacte un siècle après leur réalisation.
On retrouve les acrobaties, les chutes innombrables et l’esprit de destruction propres à ces bandes inénarrables dans Saturnino. Mais , comme le Pinocchio, réalisé en 1911 par Giulio Antamoro, le film est d’abord une adaptation luxueuse d’un classique de la littérature pour enfants du 19ème siècle : les Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul [dans les 5 ou 6 parties du monde et dans tous les pays connus et même inconnus de M. Jules Verne] , pastiche des romans de Jules Verne écrit en 1879 par Albert Robida (1848-1926).
Comme les héros de Jules Verne, Saturnin connaît des aventures rocambolesques et voyage à travers le monde en utilisant tous les moyens techniques les plus modernes. On retiendra notamment une séquence de promenade sous-marine en scaphandre, puissamment onirique, et une magnifique bataille de montgolfières. Ces séquences sont réalisées aux moyens de trucages très élaborés mais leur magie tient pour une bonne part à leur caractère artisanal.
Le formidable bestiaire du film (une baleine, des pieuvres géantes ou un éléphant blanc) contribue également à l’enchantement qu’il provoque et les acteurs s’amusent visiblement à interpréter des singes, des amazones siamoises ou des mandarins chinois.
Si la plupart des scènes sont filmées en un seul plan, ce qui donne tout son impact à la performance des acteurs et à la mise en espace, la caméra accompagne souvent le mouvement, qu’il soit latéral ou vertical, comme lorsque le jeune Saturnin escalade le mât du navire avant d’être ramené sur le pont par les marins.
Seuls quatre des dix-huit épisodes des Avventure straordinarissime di Saturnino Farandola nous sont parvenus mais une très belle restauration permet d’en apprécier pleinement la vivacité et la beauté visuelle. On pourra constater en la voyant (par exemple sur internet) que cette petite merveille de bande-dessinée en prises réelles a conservé intacte son pouvoir évocateur et qu’elle réveillera l’esprit d’enfance chez le spectateur le plus blasé.
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