Bananes et bottes pointues
Le 14 mars 2012
Où comment un road-movie surréaliste à travers l’Amérique donna naissance à l’autoproclamé « plus mauvais groupe de rock du monde ».}}


- Réalisateur : Aki Kaurismäki
- Acteurs : Jim Jarmusch, Matti Pellonpää, Kari Vaananen
- Genre : Comédie musicale
- Nationalité : Finlandais
- Durée : 1h18mn
- Titre original : Leningrad Cow-boys go America
- Date de sortie : 13 juin 1990

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Où comment un road-movie surréaliste à travers l’Amérique donna naissance à l’autoproclamé « plus mauvais groupe de rock du monde ».
L’argument : Un groupe de rock’n roll des pays de l’Est, sans public et sans avenir, décide de partir pour les États-Unis. Le film retrace son odyssée a travers le continent américain, de bars louches en pays perdus.
Notre avis : Les Leningrad cowboys, cousins germains des “drapes” dans Cry-Baby, sont une grande famille unie dans l’excentricité capillaire et vestimentaire ; ils partagent, de même, cette propension à chanter faux. C’est ainsi que sont nés les personnages créés par Aki Kaurismäki avec la coopération du groupe finlandais des Sleepy sleepers, avant que les Leningrad cowboys ne déclarent leur indépendance vis à vis de leur créateur et forment un groupe devenu à l’instar du film mondialement connu. Non contents de s’offrir un concert géant sur la place du Sénat à Helsinki avec les Chœurs de l’armée rouge (Total balalaika show), les Leningrad cowboys se retrouvèrent quelques années plus tard à nouveau les héros d’un film de Kaurismäki dans (Les Leningrad cowboys rencontrent Moïse.
Leningrad cowboys go America, quant à lui, est, à l’image de ce dénouement, indéfinissable. Road-movie surréaliste et burlesque à travers les États-Unis (car même la mauvaise musique est susceptible d’y faire un tabac), le film se vit tour à tour comme une variation sur le thème du vilain petit canard (les Leningrad cowboys qui arborent fièrement leur banane rejettent impitoyablement la honte du village, arborant une calvitie avancée), une représentation du rêve américain, un voyage musical (avec un nombre conséquent de fausses notes) de la fanfare au rock en passant par la country et les mariachis, ou encore la quête initiatique de musiciens qui se libèrent du joug de leur manager tyrannique. Beaux et mélancoliques comme une perspective de Magritte au détour d’un plan fixe les montrant allongés sur le sable en rang d’oignons, réduits à la représentation d’une banane et de bottes pointant toujours plus haut vers le ciel, les Leningrad cowboys méritent bien l’adjectif cultes.
Le DVD
Les suppléments
Côté bonus, c’est plutôt vache maigre avec la seule bande annonce du film. On se consolera avec sur le même DVD cinq courts-métrages musicaux déjantés des Leningrad cowboys réalisés par Kaurismäki, certains antérieurs au film.
Images & son
Une image de bonne qualité qui laisse apprécier les lignes franches et les contrastes vifs autant que la douceur des tons du paysage. Côté son, la piste originale finnoise et anglaise sous-titrée en français en stéréo permet de profiter à son aise du concerto de fausses notes des rockers cultes.