Le Prix Louis-Delluc 2017 récompense Barbara de Mathieu Amalric et Grave de Julia Ducournau

Décerné depuis 1937 en hommage à Louis Delluc (1890-1924), réalisateur, critique, et fondateur des ciné-clubs, ce prix prestigieux a récompensé par le passé des cinéastes aussi talentueux que Renoir, Carné, Cocteau, Becker, Bresson, Tati, Clouzot, Clair, Malle, Rouch, Demy, Varda, Resnais, Truffaut, Sautet, Rohmer, Tavernier, Carax, Godard, Deville, Téchiné, Chabrol, Chéreau, Rappeneau ou Garrel… à savoir les plus grands. Le Prix Louis-Delluc du meilleur film français de 2017 a été attribué à Barbara de Mathieu Amalric, faux biopic de la chanteuse culte, interprété par une Jeanne Balibar éblouissante, déjà distingué par un Prix de la Poésie du Cinéma au Festival de Cannes 2017 où il avait été présenté dans la section Un Certain Regard. Le film l’a emporté sur 120 battements par minutes de Robin Campillo (Grand Prix à Cannes mais recalé pour la nomination à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère), Belle Dormant d’Adolfo Arrieta, Carré 35 d’Eric Caravaca, Les Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin, Les Gardiennes de Xavier Beauvois, I Am Not Your Negro de Raoul Peck, Jeanne d’Arc, l’enfance de Jeanne d’Arc de Bruno Dumont, et Makala d’Emmanuel Gras (Grand Prix Nespresso Semaine de la Critique 2017).

Depuis 1999, le Prix Louis-Delluc souhaite aussi mettre en avant un premier long métrage. Emmanuel Finkiel, Laurent Cantet, Valeria Bruni-Tedeschi, Antony Cordier, Rebecca Zlotowski ou Céline Sciamma ont fait partie des lauréats. Cette année, le jury a été séduit (comme nous) par Grave de Julia Ducournau, tentative originale de film d’horreur dans un cadre auteuriste, autour du thème du cannibalisme. Le film, sélectionné à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2016, avait été distingué par le prix Fipresci. Grave a remporté davantage de suffrage que les autres premiers films nommés, à savoir Ava de Léa Mysius (Prix SACD Cannes 2017), Compte tes blessures de Morgan Simon, Jeune femme de Léonor Serraille (Caméra d’or à Cannes en 2017), Jours de France de Jérôme Reybaud, et Petit paysan d’Hubert Charuel (Coup de cœur CinÉcole Cannes 2017).