Le 9 septembre 2012
La couv est juste un choc esthétique, toute en variation de vert.
- Dessinateur : SIMONACCI, Mattéo
- Editeur : Glénat
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Ca y est ami lecteur, je l’ai en mains, enfin, LE Furya de Simonacci et Fonteneau. La couv est juste un choc esthétique, toute en variation de vert. Il s’agit sans doute d’une des plus belles couvertures de l’année. Du coup elle rejoint celle d’Urban de R. Ricci.
La vierge rouge, car tel est le nom de ce premier opus, se déroule en Amazonie en 1962. C’est l’histoire d’un capitaine et de sa fille Eva âgée de 16 ans qui vivent cachés dans un sous-marin de la Kriegsmarine dans un des bras de l’Orénoque.
La jeune fille protégée par son père du monde extérieur, s’initie à la magie des indiens.
Mais quand le chaos vient s’abattre sur la forêt, les mystérieuses sorcières Lune Noire qui hantent les cauchemars d’Eva, vont se déchainer en appelant la vierge rouge : Furya, la tueuse indestructible, vengeresse assoiffée de sang. « Furya qui mange les âmes »
Bonjour Mattéo !
Bonjour Alexandra !
- Comment s’est passée cette deuxième collaboration avec Jean-Louis Fontenneau ?
Toujours très bien. Je dirais aussi mieux cette fois. Sur Delta, sur notre première collaboration avec les Humanoïdes, j’avais un agent, donc je n’arrivais jamais à parler directement à Jean-Louis. Sur Furya, en revanche, pas d’agent, on a donc pu discuter ensemble pour toute la réalisation du livre. J’aime bien dessiner les ambiances de Jean-Louis et je m’amuse à créer ses personnages. En plus Jean-Louis est sympathique, donc la collaboration se passe toujours tranquillement.
- Une histoire qui se situe en Amazonie avec toute cette végétation luxuriante, tu dois lui en vouloir un peu non ?
Ehehe ! Jamais autant que quand il veut me mettre un cheval dans tous les tomes qu’on réalise ensemble ! Mais bon, pour la végétation de l’Amazonie, ce n’était pas facile. Au début j’ai eu un peu du mal, ma forêt semblait toujours peu réelle, trop ordonnée. Heureusement j’ai découvert M. Lepage et son tome 2 de « Muchacho », qui se passe entièrement dans la forêt Amazonienne. Je pense que peu de dessinateurs ont réussi à représenter la forêt de telle manière.
J’ai donc étudié sa manière de recréer le « chaos » de la végétation, qui, a mon avis, est une des choses les plus importantes pour la rendre réelle. Et aussi la richesse, la grande variété de plantes que l’on peut trouver dans le même espace. Un grand merci donc à M. Lepage et a son oeuvre… !
- Pourquoi as-tu décidé de confier les couleurs à JJ Rouger ?
Au début, plusieurs coloristes ont fait des essais sur mes planches de Furya. Mais Jean-Jacques a été surement le plus apte. Avant tout il a une très belle technique pour rendre les volumes. Elle est synthétique, simple et bien efficace. Ça permet de laisser bien visible mon encrage en dessous. Et, en plus, il a une très bonne connaissance de la couleur, de la théorie de la couleur. Il connait les contrastes et les utilise pour la narration. Il travaille avec des couleurs dominantes très présentes, donc on aura une couleur dominante bien présente pour chaque scène… comme si on allait un peu vers une colorisation monochromatique, chose que j’aime vraiment beaucoup. Et, en plus, il a un bon gout de couleur. Très personnel, mais très bon quand même !
- Ton dessin a gagné en maturité et en précision, peux-tu me parler de ce travail ?
Entre Delta et Furya j’ai fait d’autres choses. J’ai réalisé le tome 2 d’une série italienne qui s’appelle « il cammino dei sette millenni », chez Omniars éditions, en 60 pages. Et j’ai réalisé aussi deux petites BD d’une vingtaine de pages pour les éditions Narratives, ici en France. Donc, entre Delta et Furya, il y a eu une centaine de pages pour me faire évoluer ! Par ailleurs, comme l’histoire de Jean-Louis cette fois était plus sombre, plus dure, j’ai choisi d’étudier un trait plus réaliste par rapport à ceux de Delta. J’ai donc aussi commencé à étudier des auteurs différents de ceux que j’étudiais avant. En plus je cherche toujours à changer un peu de style entre un projet et l’autre, pour me donner des nouveaux stimuli !
- Le fait de travailler en atelier t’a aidé ?
Oui, beaucoup. Avant tout travailler à coté de Roberto Ricci, mon maitre, m’a fait évoluer énormément. Mais également travailler à coté de mes autres collègues m’a beaucoup aidé. La confrontation constante te pousse à progresser jour par jour, à essayer des choses nouvelles que peut être tu n’aurais jamais exploré en travaillant tout seul. En plus on ne s’ennuie pas !
On a pu, par exemple, partager notre bibliothèque personnelle. Comme chacun a rapporté ses livres et ses BD dans l’atelier, du coup, on s’est trouvé avec une librairie vraiment bien fournie ! Ça aussi m’a permis d’explorer des nouvelles choses de la BD que je ne connaissais pas avant.
- Où as-tu puisé ton inspiration ?
Il y a différents auteurs que j’ai étudiés, et que je continue à étudier, pour ce projet.
Avant tout j’étudie Roberto Ricci, dont j’admire beaucoup le travail. Je l’étudie surtout pour la narration. J’adore la narration de son Urban, tout est parfaitement compréhensible et semble si facile à faire… !
Puis, pour le cadrage et le mouvement de camera, j’étudie François Boucq. Toujours pour le cadrage et pour la disposition des noirs dans la page, Vincent Mallié. J’aime beaucoup aussi le côté spectaculaire de ses planches.
Et comme dit plus haut, le travail d’Emmanuel Lepage sur son « Muchacho » m’a beaucoup aidé.
Mathieu Lauffray et Alex Alice pour leur modernité dans la BD.
Et enfin, pour le dessin et l’encrage, surtout, Benoit Springer. Il était l’un de mes premiers coups de cœur dans la BD. J’adore ses vieux travaux. J’ai toujours sur mon bureau le dernier tome de « Terres d’ombres » et le premier tome de « Volunteer » ! J’adore cette période là, j’aime bien aussi son style moderne.
En effet, je n’ai pas manqué de les remercier tous dans le livre !
- La planche 27 est tout simplement incroyable, elle a dû être compliquée à réaliser ?
Eheheh… merci ! Bon, oui, c’était plutôt compliqué à réaliser ! Jean-Louis avait mis beaucoup des choses dans la scène, et tout devait ressembler à une hallucination… donc j’ai du chercher à tout faire et ensuite donner la juste « distorsion » pour le rendre un peu hallucinant. Et il y avait un cheval, en plus ! J’ai fait au moins trois versions différentes de cette case, à niveau du storyboard. La partie la plus importante, par contre, je pense que c’est l’encrage. Il donne un peu un effet bizarre à la scène. Pour faire cet effet « à rayures » je me suis inspiré des encrages du maître Bernie Wrightson, toujours magnifiques !
Merci Mattéo !
Je sais que tu me fais confiance ami lecteur et d’ailleurs tu as raison aussi, précipite toi dans ta librairie préférée et achète Furya car Furya c’est bon, mangez-en !
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