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Le 6 décembre 2005
Vus à hauteur d’enfant, l’absence et le retour bouleversant d’un père. Des mots justes et forts sur la genèse d’une perte dont rien ne consolera jamais.
Vus à hauteur d’enfant, l’absence et le retour bouleversant d’un père que la guerre retenait. Des mots justes et forts sur la genèse d’une perte dont rien ne consolera jamais.
Paris sous l’Occupation. Une enfant qu’on nomme rarement autrement que "la petite" s’enivre de sa mère avec qui elle vit seule. Le père, prisonnier de guerre, n’est encore qu’une absence. Alors que la gravité est partout autour d’elles, la petite et la jeune femme fantasque semblent évoluer à l’intérieur d’une bulle joyeuse et sensuelle, un monde de parfums et de couleurs où rien n’est anodin, mais où tout est léger. La petite éprouve pour sa mère un amour exclusif, débordant dans lequel elle se laisse ballotter comme dans une matrice douce.
Le retour du père enfin libéré va faire éclater cette bulle tiède. La petite doit non seulement partager sa mère, qui se révèle aussi une femme amoureuse, mais faire de la place dans son univers à un homme abîmé, parfois violent, qui prétend discipliner cet univers jusque-là préservé, le rétrécir en somme. Pourtant, avec l’excès dont seuls les enfants sont capables, la petite va non seulement accepter ce père intrus, mais lui vouer bientôt un amour total, presque fou tant il gouverne dès lors le cœur et l’âme de l’enfant.
Le bonheur pourrait être à portée de main, mais la petite, lestée à son insu d’un pauvre secret de grands, éprouve l’irrépressible besoin de s’en libérer. Elle est loin de se douter de la tempête qu’elle déclenche ainsi. Ce père adopté à contrecoeur puis conquis à force d’une ferveur démesurée, voilà qu’il sort à nouveau de son existence, ou quasiment. La petite se sent divorcée. Et ce n’est que beaucoup plus tard, dans un temps plus mûr, plus usé aussi de sa vie, que cette douleur-là pourra céder.
Un texte juste, empreint de grâce, aux mots comme des moineaux palpitants et fragiles posés sur le fil ténu des peines enfantines.
Marie Sizun, Le père de la petite, Arléa, coll. "1er mille", 2005, 152 pages, 15 €
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