Le 15 juillet 2023
Une comédie policière originale et enlevée, mais inégale, qui doit beaucoup à ses interprètes.
- Réalisateur : Nicolas Pariser
- Acteurs : Sandrine Kiberlain, Thomas Chabrol, Rüdiger Vogler, Vincent Lacoste, Gilles Bellomi, Xavier de Guillebon, Gwenaëlle Simon , Alexandre Steiger, Jenna Thiam, Pascal Rénéric, Léonie Simaga, Arieh Worthalter, Maryne Bertieaux, Lucas Englander, Chloé Astor, Baptiste Sornin, Christophe Odent
- Genre : Espionnage, Comédie policière
- Nationalité : Français, Belge
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Durée : 1h41mn
- Date télé : 15 juillet 2023 22:31
- Chaîne : Canal+
- Festival : Festival de Cannes 2022
Résumé : En pleine représentation, un comédien de la Comédie-Française est assassiné par empoisonnement. Martin, membre de la troupe témoin direct de cet assassinat, est bientôt soupçonné par la police et pourchassé par la mystérieuse organisation qui a commandité le meurtre. Aidé par une dessinatrice de bandes dessinées, Claire, il cherchera à élucider ce mystère au cours d’un voyage très mouvementé en Europe.
Critique : Ancien assistant de Pierre Rissient, Nicolas Pariser fut critique de cinéma pour le magazine Sofa, avant de se lancer dans la réalisation avec des courts métrages. Le parfum vert est son troisième long, après Le grand jeu (Prix Louis-Delluc du premier film) et Alice et le maire, Label Europa Cinémas à la Quinzaine des Réalisateurs, et César de la meilleure actrice pour Anaïs Demoustier. Également sélectionnée à la Quinzaine en 2022, l’œuvre permet au cinéaste d’aborder à nouveau une thématique politique, mais indirectement. Fortement marqué par les premières bandes dessinées de Hergé et le cinéma anglais d’Alfred Hitchcock, le réalisateur a souhaité en retrouver l’esprit en greffant ces deux univers, tout en les ancrant au XXIe siècle, et ce par le biais de la comédie policière et d’espionnage. Le scénario, qu’il a lui-même écrit, ne manque pas d’originalité et de mystère, un énigmatique meurtre à la Comédie-Française étant le début d’une chasse à l’homme allant de Bruxelles à Budapest. Les cinéphiles fans de Hitchcock reconnaîtront sans peine les multiples références au réalisateur de Jeune et innocent, Une femme disparaît et surtout L’homme qui en savait trop (le premier assassinat et la longue scène de représentation au théâtre).
- © 2022 Bizibi
La menace des espions nazis dans le contexte des années 1930 est ici remplacée par le spectre des nationalismes et la menace des sphères complotistes, prêtes à tout pour semer le trouble. Voulant combler un manque dans la caractérisation religieuse des personnages de Hitchcock (et surtout de Hergé), Nicolas Pariser a insisté sur la judaïté des deux protagonistes, afin de cerner les enjeux de l’antisémitisme dans l’Europe actuelle, avec un recul et un humour noir qui ne déplairaient pas à Woody Allen (le passage où Martin se sent mal lorsque le train qui le conduit en Hongrie s’arrête à Nuremberg). Ces digressions insufflent un ton décalé insolite à la narration, mais ralentissent le rythme d’un récit initialement fondé sur le suspense et la tension. « Au-delà de l’histoire, je voulais trouver un ton particulier. Je voulais que les scènes sombres soient traitées sans ironie mais que les moments drôles soient de vrais moments de comédie. Je ne suis jamais allé aussi loin dans le mélange des tons qui est quelque chose que j’aime beaucoup au cinéma. Il y a pas mal de morts dans le film et en même temps le couple du film est très nettement un couple de comédie ».
- © 2022 Bizibi
Ces intentions du réalisateur précisées dans le dossier de presse sont louables. Et Le parfum vert distille un réel charme, sans parvenir toutefois à convaincre totalement. Il manque un réel équilibre entre cinéma d’auteur référentiel et efficacité de la narration, un objectif qu’avaient atteint Truffaut avec Vivement dimanche ! ou Pascal Thomas avec Mon petit doigt m’a dit, deux modèles de la comédie policière française basée sur un couple amateur menant l’enquête. Les interprètes eux, sont irréprochables, et le duo formé par Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste fonctionne plutôt bien. Ils sont entourés de seconds rôles inspirés, de Rüdigler Vogler en chef de réseau complotiste à Léonie Simaga en policière, en passant par Xavier de Guillebon en galeriste délateur.
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Phil Kandal 12 juillet 2023
Le parfum vert - Nicolas Pariser -critique
L’affiche du film français, sorti en 2022, Le Parfum Vert, m’avait immédiatement fait penser aux affiches des films d’Hitchcock… me transformant donc en une sorte de « chien de Pavlov » !!!
Et l’intrigue - assez brève… on comprend pourquoi… : ne pas décourager d’éventuels spectateurs !!! - m’avait l’air plutôt alléchante = un acteur de la Comédie Française est assassiné, en pleine représentation, par une mystérieuse organisation (appelée « Le Parfum Vert »), et, du coup, un comédien ami, Martin (Vincent Lacoste, l’excellent Étienne Lousteau du superbe film, sorti en 2021, Illusions Perdues !), va contribuer à faire tomber cette redoutable organisation, avec l’aide d’une dessinatrice de BD, Claire (Sandrine Kiberlain…), excentrique & extravertie…
Martin et Claire se confient qu’ils sont Juifs-ashkénazes tous les 2 et qu’ils ne sont pas très fans des nations européennes… surtout celles situées au Centre & à l’Est de l’Europe… genre Autriche & Allemagne, Pologne & Hongrie…
Pourquoi pas ?
(j’ai moi-même une tropisme, une nette préférence & une irrésistible attirance pour les nations du Sud de l’Europe… Italie & Grèce en tête !… « nobody’s perfect »… comme disait Jack Lemmon à la fin de Certains l’aiment chaud, un des chefs-d’œuvre, sorti en 1959, du génial Billy Wilder, réalisateur talentueux d’origine juive-autrichienne…)
« Le Parfum Vert » se révèle assez vite être une dangereuse, tentaculaire, abominable & redoutable organisation… dirigée, justement, par un vieil Autrichien, au fort accent germanique (l’allusion est… très fine & très subtile… ne serait-il pas un peu « néo-nazi » ?)… « financée par les Russes, les Chinois et l’extrême droite américaine » (sic)… « anti-libérale, anti-démocratique, antisémite, complotiste et menaçant directement l’Union Européenne en manipulant l’information et en diffusant des fake-news via internet & les réseaux sociaux » (re-sic)… Je pense qu’en plus, cette organisation nauséabonde est également raciste (même si le film est d’un « blanc » virginal… & finalement très suspect…), homophobe (même si les « gros-bras » du « Parfum Vert » font assez « SA »…) et probablement « anti-vax » !!!
J’ai tenu à citer intégralement le scénario & ces dialogues… tellement ils sont brillants, originaux, clairvoyants, courageux & disruptifs… !!!
Il se dit que le ridicule ne tue pas…
Mais là, en matière de ridicule… on touche les tréfonds de la bêtise & de la nullité réunies… Et, je pense qu’en matière de « tuerie » le film n’a pas dû s’en remettre… tellement c’est mauvais… (même les comédiens n’ont pas l’air de croire à cette histoire « à dormir debout »… et ils sont comme « absents » du film… c’est impressionnant !)
Mais que diable la Comédie Française & Vincent Lacoste sont-ils allés faire dans cette galère qui prend l’eau de toutes parts… véritable naufrage cinématographique ???
Une « daube » absolue d’une nullité crasse aussi ahurissante que pitoyable !!!
Phil Kandal