Espions sur les rails
Le 13 juillet 2014
Fleuron de la période anglaise de Hitchcock, ce classique du film d’espionnage n’a pas pris une ride.
- Réalisateur : Alfred Hitchcock
- Acteurs : Michael Redgrave, Paul Lukas, Margaret Lockwood, May Whitty (Dame May Whitty), Basil Radford
- Genre : Romance, Espionnage, Noir et blanc, Policier
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Carlotta Films
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h35mn
- Reprise: 29 novembre 2023
- Titre original : The Lady Vanishes
- Date de sortie : 26 mars 1952
- Plus d'informations : Dossier : les 25 polars cultes d’Alfred Hitchcock
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– Reprise en version restaurée : 29 novembre 2023
– Année de production : 1938
Résumé : Dans le train qui la ramène des Balkans chez elle, Iris se lie avec une vieille dame, Miss Froy. Or celle-ci disparaît pendant le sommeil d’Iris : à sa place se trouve une autre dame portant les mêmes vêtements. Aucun passager du train ne se souvient de Miss Froy. Assistée par un jeune musicien, Gilbert, Iris mène l’enquête.
Critique : C’est sans doute le film de Hitchcock le plus abouti de sa première période anglaise. Dans le contexte géopolitique des années 1930, ce récit d’espionnage illustre la paranoïa de l’époque, et la confusion des apparences dans une Europe qui allait entrer dans l’une des pages les plus sombres de son Histoire. Le film est un modèle de récit d’espionnage, genre qui avait déjà valu des réussites à Hitchcock, notamment la première version de L’homme qui en savait trop et Les 39 marches. La comédie romantique greffée au cœur d’un tel scénario est aussi une constante du cinéaste, qu’il portera à la perfection dans La mort aux trousses. Une femme disparaît est d’abord une réjouissante comédie de situations, qui voit des gens du monde bloqués dans une petite gare d’Europe de l’Est, quelque part entre la Hongrie et les Balkans.
- UNE FEMME DISPARAÎT © 1938 Gainsborough Pictures Limited. Tous droits réservés. Sous licence de ITV Studios Global Entertainment et distribué par Park Circus Limited.
Un hôtelier dépassé par les événements, une charmante vieille gouvernante (Dame May Whitty) ou encore un couple adultère (Cecil Parker et Linden Travers) sont quelques uns des personnages pittoresques pris dans un tourbillon vaudevillesque, à peine bousculé par le meurtre, passé inaperçu, d’un chanteur de rue. Hitchcock s’offre dans ce début de savoureuses digressions, à l’image de ce couple d’hommes (Basil Radford et Nauton Wayne), prêt à tout pour ne pas rater un match de cricket. Le film prend ensuite la dimension d’un huis clos ferroviaire magistral, dans lequel Hitchcock se livre à son jeu préféré des faux-semblants. La vieille dame disparaît et commence dès lors une troublante identification à l’héroïne (Margaret Lockwood), dont on sait qu’elle a reçu un choc à la tête, mais que l’on a vu discuter avec Miss Froy. Tous les passagers du train la prennent alors pour une folle, à commencer par un éminent chirurgien du cerveau (Paul Lukas). S’ensuit un passionnant jeu du cluedo qui permettra de constater qu’une religieuse (Catherine Lacey) peut porter des escarpins et que les prestidigitateurs italiens sont les maîtres de l’illusion.
- UNE FEMME DISPARAÎT © 1938 Gainsborough Pictures Limited. Tous droits réservés. Sous licence de ITV Studios Global Entertainment et distribué par Park Circus Limited.
Le thème du double est récurrent, comme souvent chez Hitchcock : outre le double jeu des espions ou le fait que deux dames portent le même manteau de tweed à un moment crucial du récit, Hitchcock s’amuse à décrire la dualité de nombreux personnages, à commencer par Gilbert, le musicien farfelu et goujat (Michael Redgrave), qui s’avérera le seul personnage masculin débordant d’humanité. Comme à son habitude, Hitchcock est maître dans l’art de bâtir un suspense d’action et policière, qui culmine avec la subtile séquence d’un nom écrit avec le doigt sur la vitre du train. Et sur le plan visuel, on remarquera l’héritage de l’expressionnisme notamment dans les scènes qui voient Iris rêver ou commencer à s’évanouir. Entièrement tourné en studio, Une femme disparaît est sans doute le film qui a incité définitivement Hollywood à faire appel à Hitchcock. Sans avoir la dimension mythique de Vertigo ou Psychose, il reste un film emblématique de ce cinéaste majeur.
– New York Film Critics Circle Awards 1939 : Meilleur réalisateur
– Sortie britannique : 7 octobre 1938
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