À l’est de Shanghaï - Alfred Hitchcock - critique

Critique : Les deux jeunes époux vont alors entamer une croisière, qui ne va pas vraiment se passer comme ils l’imaginaient.

Le ton est résolument à la comédie et s’attache à illustrer le vieil adage qui prédit que l’argent ne fait pas le bonheur. Fred va rarement profiter du voyage, malade dès qu’il se trouve en mer ; et Emily, s’ennuyant seule, va se laisser séduire par un homme plus âgé, le commandant Gordon ( Percy Marmont). Fred, une fois aguerri au transport maritime, va tomber sous le charme d’une prétendue princesse (Betty Amann).
Si la première partie, illustrant la vie londonienne, avec sortie de bureaux sous la pluie ou transports en commun où l’on est entassé, dans un style qui rappelle le muet, est tout à fait réussie, la suite est beaucoup moins convaincante dans sa volonté de moraliser l’idée du couple dans un contexte de comédie de plus en plus débridée, jusqu’à une fin un peu expédiée digne d’un film d’aventures.

La comédie matrimoniale n’est visiblement pas le fort du cinéaste, qui hésite entre plusieurs styles, avec comme toujours des fulgurances de mise en scène trop rares ici mais particulièrement innovantes.

À l’inverse de Henry Kendall, qui a conservé beaucoup de tics du muet, Joan Barry propose un jeu tout en finesse : l’une des pionnières de la blonde hitchcockienne.