Gentil héros
Le 27 juin 2006
Un cambrioleur est sequestré par celui chez qui il s’introduit... il devient son homme de ménage. Entre l’affection et les tentatives d’évasion, une histoire drôle et cocasse.
- Auteur : Franz Bartelt
- Collection : Série noire
- Genre : Polar, Roman & fiction
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Le jardin du bossu c’est une drôle de rencontre. Une rencontre improbable comme on dit aujourd’hui : celle d’un voleur à la petite semaine, amant fougueux, amoureux transi et "basé sur l’idée de gauche", avec un héritier plein aux as mais qui a des habitudes bizarres - celle de séquestrer ses majordomes et de les accumuler dans les entrailles de sa maison, par exemple... Cet héritier-là l’est d’un entrepreneur et d’une speakerine ; cet escroc-ci s’y laissera prendre, et il n’est pas aux bouts de ses surprises ni de ses peines. Menacé par celui qu’il est venu cambrioler, notre escroc va devoir enterrer celui auquel il succède. Et qui n’est pas le premier, loin de là. Par la suite sa séquestration est confortable et bien nourrie, et notre homme se laisse aller à ses penchants naturels, ceux d’un brave type avenant et plutôt gentil. Mais pas facile quand même de faire copain-copain sous la menace d’une arme...
Pourtant de cet échange mi-figue mi raisin naîtra une amitié pleine de confidences et de trahisons, et une variation sur une idée almodovaresque - façon Attache-moi. Quant au "politique", il est effleuré dans sa seule dimension qui vaille : celle de l’ironie. Car au fond ce Jardin du bossu est aussi une histoire de lutte des classes. Les soliloques et réflexions qui sont occasionnés par ces aventures sont un vrai régal : drôle, ironique, le gentil héros est un homme qui sait parler, indéniablement. Et le romancier sait écrire. Parfois un tantinet trop : il en rajoute dans l’effet comique du leitmotiv, et l’effet de vérité est tellement recherché qu’il frise la fabrique de bons mots argotiques, mais c’est pour notre plaisir et on lui pardonne. De l’humour (façon Siniac parfois) et une vivacité qui se fout de la noirceur et de l’ampleur du récit comme de sa première béquille. Mais tout se tient, dans un récit cocasse et qui sait captiver et surprendre.
Franz Bartelt, La maison du bossu, Gallimard, coll. "Série noire", 2004, 185 pages, 8 €
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