Brillant
Le 18 décembre 2006
"J’étais un barbare tendre et plein de violences." Fidèle à ce propos de Vlaminck, l’ouvrage revient brillamment sur ce mouvement attachant du début du XXe siècle.
- Auteurs : Jacqueline Munck , Suzanne Pagé, Juliette Laffon , Gérard Audinet
- Editeur : Paris-Musées
- Genre : Beaux Livres, Peinture, Art & Culture
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"J’étais un barbare tendre et plein de violences." Fidèle à ce propos de Vlaminck, l’ouvrage revient brillamment sur ce mouvement attachant du début du XXe siècle.
Le Fauvisme ou l’épreuve du feu est une belle invitation, pour ceux qui étaient loin de Paris en 2000, à parcourir au fil des pages l’exposition qui eut lieu au Musée d’Art moderne. Le livre veut tout à la fois replonger cette mouvance dans son époque pour en apprécier la modernité et rendre ces lettres révolutionnaires à un courant bien souvent sous-estimé par la critique de ce siècle. C’est au chroniqueur Vauxcelles que l’on doit le nom "fauvisme" qui lors du salon d’automne de 1905 écrit "Donatello parmi les fauves" décrivant la pièce où était exposées les œuvres de Matisse ou Derain. Sous sa plume, le terme était évidemment péjoratif comme le seront les critiques contemporaines : "barbarie", "sauvagerie", "art puéril". Mais les peintres vont reprendre ces termes à leur profit et feront de ces attaques leur raison d’être.
On peut discuter de savoir s’il s’agissait d’une école ou non, d’un groupe ou non (d’ailleurs Jean-Claude Lebensztejn le fait très bien dans son texte introductif), les Fauves étaient au minimum unis par une esthétique (couleurs arbitraires affranchies du trait, mise à plat de l’espace et simplification du dessin), un état d’esprit (allégresse, ferveur, dynamique des échanges et du plaisir) et une sensibilité qui trouvera un écho enthousiaste dans toute l’Europe.
Le livre se structure en cercles concentriques partants du centre vers la périphérie. Dans un premier chapitre, on nous présente principalement l’évolution des initiateurs Derain et Matisse entre 1905 et 1910 (date de vie et de mort du mouvement), puis le cercle s’élargit pour nous montrer les familiers Van Dongen, Vlaminck, et viennent ensuite les infidèles comme Munch ou Kirchner pour finir avec les influences diffuses chez les peintres russes (Ilia Machkov) ou finlandais (Tyko Sallinen). L’ouvrage propose une véritable balade dans cette européenne de la peinture éclatante. Riche en œuvres et en informations (chronologie du mouvent, biographie des artistes et des œuvres, textes critiques), le contenu est intelligemment servi par une mise en page claire et luxueuse, le tout relié dans une couverture fauve magnifique.
Le Fauvisme ou l’épreuve du feu, catalogue de l’exposition,
490 pages, 45 €
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