Le 23 décembre 2017
Faîtes l’amour, pas la guerre. C’est Rossini qui le dit
- Genre : Opéra, ballet & danse
- Plus d'informations : Le site du spectacle Le Comte Ory sur le site de l’Opéra-comique
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La devise date du 12ème siècle ! Elle sous-tend l’intrigue légère de cet avant-dernier opéra de Rossini. En deux mots : le Comte Ory, chenapant-bandito, drague a tout va alors que toute la cavalerie médiévale est partie pour un troisième round, récupérer Jérusalem. Toutes les dames esseulées au pays, en manque d’amour, sont l’objet de sa croisade et de celles de ses lieutenants, eux aussi en quête de bonne chair.
La bataille appelle tous les sacrifices, évidemment. Le Comte se fait d’abord passer pour un saint homme, un ascète prêt à dispenser sa sagesse mais préférablement aux demoiselles. Puis il mène ses hommes déguisés en nones à la prise du castel, bastion de la féminité et du bon vin. (On pense aux Monty Python qui jouaient aussi les rôles de femmes avec des barbes de 30 cm).
L’intrigue est cocasse ! Le Comte Ory est amoral, il suit son plaisir.
Le Comte, son page et la châtelaine finissent par se rouler des pelles au lit juste avant que les croisés ne reviennent de leur castagne. Il faut ajouter à cela, que le page est chanté par une femme… et on comprend alors l’affiche du spectacle qui montre un visage de femme semblable à un masque et une langue d’homme, largement tirée vers la farce.
Cette production est réussie, de bon goût, sobre, bien faite, bien chantée, bien jouée. La musique parfaitement interprétée. Toutes les stars de la culture artistique sont coordonnées avec soin par Denis Podalydès, metteur en scène.
Les chanteurs jouent la comédie avec talent. Les voix féminines sont magnifiques.
On a le sentiment que le spectacle démarre vraiment à partir du duo entre le Comte Ory et son page. Après on s’amuse de la situation, on s’étonne des prouesses vocales, on admire la complexité de la composition des chœurs.
Le décor dans les gris et bois comme les costumes, est lui aussi de bon goût. Le confessionnal et la chaire du premier acte laissent peu de place à la mise en scène mais fournissent une astucieuse sortie de scène. Le dernier décor voit descendre des cintres, un baldaquin de dentelle de pierre gothique suspendu au-dessus des amants… toujours très bien.
Les costumes de Christian Lacroix sont parfaits, dans des tons de gris, rehaussés par endroits d’un rouge foncé. Pourquoi sont-ils contemporains de Rossini comme la diapositive projetée avant chaque acte qui ressemble plus à une guerre franco-prussienne qu’à une croisade médiévale ? (s’il vous plaît Messieurs Les Metteurs en Scène, si vous faîtes des projections, rendez les intéressantes). Peu importe !
Les amoureux de Rossini et de l’Opéra-comique sortiront enchantés de la représentation.
Le Comte Ory à l’Opéra-Comique
Du 19 au 31 Décembre 2017, avec :
Philippe Talbot : Le Comte Ory
Julie Fuchs : La Comtesse Adèle
Gaëlle Arquez : Isolier
Éve-Maud Hubeaux : Dame Ragonde
Jean-Sébastien Bou : Raimbaud
Patrick Bolleire : Le Gouverneur
Jodie Devos : Alice, une paysanne
Laurent Podalydès, Léo Reynaud : comédiens
Mise en scène, Denis Podalydès : mise en scène
Éric Ruf : décors
Christian Lacroix : costumes
Stéphanie Daniel : lumières
Cécile Bon : collaboration aux mouvements
Chœur les éléments
Orchestre des Champs-Elysées
Direction musicale, Louis Langrée
Durée 2h50, entracte compris
Galerie Photos
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