Le 29 février 2024
Un film de cape et d’épée plaisant, bien rythmé, et au second degré appréciable. Le long métrage vaut en particulier pour ses combats réglés par Claude Carliez, et un casting réunissant des acteurs d’horizons divers.


- Réalisateur : Bernard Borderie
- Acteurs : Robert Dalban, Gérard Barray, Gianna Maria Canale, Philippe Lemaire, Claude Véga, Jean Topart, Raoul Billerey, Michèle Grellier, Jacques Hilling, Antoine Baud, Moustache, Kirk Morris, Guy Delorme, Jacques Seiler
- Genre : Comédie dramatique, Aventures, Action, De cape et d’épée
- Nationalité : Français, Italien
- Distributeur : S.N. Prodis
- Durée : 1h29mn
- Date de sortie : 19 octobre 1962

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Résumé : Henri de Guise convoite la couronne de France mais il commet l’erreur d’enlever la femme qu’aime le chevalier de Pardaillan. Celui-ci fera échec à ses projets...
Critique : Bernard Borderie est le réalisateur d’une série de films commerciaux à succès, du polar La môme vert-de-gris (1953) à la redoutable série des Angélique (1964-68), en passant par cet agréable Chevalier de Pardaillan. Si le cinéaste est sans génie, il témoigne dans ces longs métrages d’un indéniable savoir-faire technique et d’un sens de l’efficacité narrative. Le cinéma français des années 50 et 60 essaya parfois de concurrencer Hollywood et Cinecittà dans le domaine du film d’aventures ou de cape et d’épée. Cela a donné de rares mais authentiques réussites telles que Fanfan la Tulipe (1952) de Christian-Jaque et Cartouche (1962) de Philippe de Broca. Sans valoir ces modèles (et encore moins les pépites réalisées à l’étranger par Richard Thorpe ou Riccardo Freda), Le chevalier de Pardaillan est un agréable divertissement.
Cette coproduction franco-italienne (mais majoritairement française) est une libre adaptation du volume La Fausta de la série de romans populaires Les Pardaillan de Michel Zévaco. Borderie en a coécrit le scénario, avec André Haguet. L’on suit sans déplaisir les mésaventures de cette Bohémienne de sang noble, sauvée par les prouesses d’un chevalier qui s’éprend d’elle. Les dialogues sont souvent décalés et le second degré est convoqué, même si le film ne joue pas ouvertement la carte de la parodie. Cette légèreté ambiante permet de faire passer certaines invraisemblances inhérentes au genre. Si Borderie est en outre entouré du gratin des collaborateurs artistiques et techniques de l’époque (le compositeur Paul Misraki, la costumière Rosine Delamare), on retient surtout le remarquable travail sur les duels orchestré par le cascadeur et maître de combat Claude Carliez.
Enfin, on pourra un apprécier un casting hétéroclite mais solide. Gérard Barray avait été révélé un an plus tôt dans Le capitaine Fracasse (1961) de Pierre Gaspard-Huit, avant d’incarner la même année d’Artagnan dans la version des Trois Mousquetaires signée justement par Borderie. Les producteurs tentaient d’en faire le successeur d’un Jean Marais spécialiste du genre, mais vieillissant. L’acteur, élégant et à l’aise, s’en tire avec honneur, quand sa partenaire Michelle Grellier est éclipsée par Gianna Maria Canale, au délicieux accent italien. Une belle galerie de seconds rôles les épaulent, de Jean Topart en sournois duc de Guise à l’ex-jeune premier Philippe Lemaire, en passant par Robert Dalban et Jacques Seiler en hommes du peuple sympathiques. Notre préférence va cependant au duo ambigu et excentrique formé par le lutteur Kirk Morris et l’humoriste raffiné Claude Véga... Le film eu droit à une suite, Hardi Pardaillan !, qui connut un succès identique.