Layer cake

Un thriller violent et stylisé qui trouve ses limites dans une structure narrative alambiquée et une mise en images clinquante.

L’argument : XXXX, un dealer de cocaïne respecté au sein de l’élite de la mafia anglaise, désire prendre sa retraite. Mais Jimmy Price, un grand ponte du milieu, lui confie une mission difficile : retrouver la fille aînée de son vieil ami Eddie Temple, un puissant criminel...

Notre avis : Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures pour comprendre que Matthew Vaughn est le producteur de Guy Ritchie (les productions Ska) et réalise lui-même un film qui à l’origine était destiné au mari de Madonna. Avec cette histoire de gangsters britanniques qui se retrouvent au centre d’imbroglios et de multiples soubassements, on pense beaucoup au cinéma de Guy Ritchie dont Layer cake possède les qualités (rythme alerte, rebondissements pléthoriques) et les défauts (structure narrative alambiquée, effets tape-à-l’oeil). Le film de Vaughn freine en revanche sur l’humour et les personnages secondaires timbrés.

Le personnage principal est confronté aux codes d’un milieu de requins retors. S’il possède les qualités requises pour s’en tirer dans les situations les plus périlleuses, il doit apprendre à canaliser sa violence et à ne pas se fier aux apparences. La passade amoureuse avec une sublime femme fatale (Sienna Miller, découverte dans Irrésistible Alfie) sert à jongler avec les codes du film noir. Par intermittences, on retrouve la radicalité de La loi du milieu (Mike Hodges, 71) jusque dans un twist final très sombre. La forme s’exprime régulièrement au détriment d’une narration qui donne l’impression de s’adonner à la surenchère pour masquer une certaine vacuité. Mais la folie qui se dégage de ce puzzle polardeux possède un certain charme.