Kingsman : Le Cercle d’Or – le test blu-ray

Le film : Au regard de Kingsman : Le Cercle d’Or, on comprend mieux pourquoi Matthew Vaughn n’a jamais rempilé pour Kick-Ass ou X-Men. Lui-même conscient des difficultés qu’implique de faire suite à une belle réussite inattendue, le voir tomber dans l’outrance et la recette du « toujours plus loin » a de quoi décevoir. Vaughn a toujours joué de cette vibe trasho-décalé, mais toujours avec une certaine parcimonie qui faisait tenir ses réalisations sur un fil jouissif et intelligent, drôle et inventif. Inventif, ce Kingsman continue de l’être, dans la lignée du travail d’un metteur en scène qui veut s’éclater avec sa caméra. Drôle, il l’est déjà bien moins, en cause un humour trop évident et bas du front qui vient entacher le mélange de références, notamment celles relatives à la culture américaine. Personnages sudistes, détournements des codes du western, re-visitation des Etats-Unis pop des années 50, Matthew Vaughn se tape un délire jubilatoire malheureusement gâché par une facilité dans l’écriture des personnages, peu intéressants malgré le charisme de leur interprète. Kingsman : Le Cercle d’Or n’a plus l’effet de surprise du premier et se déploie avec la balourdise d’un réalisateur qui veut bien faire et trop en faire tout en s’amusant. Le film divertit certes, mais fatigue aussi par son insistance dans l’humour graveleux facile, surtout que rien ne justifie sa durée excessive de 2h20.

Copyright : 20th Century Fox

Le blu-ray :

Les suppléments :

La Fox n’a pas raté son coup en répondant à la richesse du film par un making-of décomposé en plusieurs modules d’une durée impressionnante de 2 heures. Comme souvent avec les blockbusters, on n’évite pas les petits moments "everything is awesome" (remarque, rien ne dit que ce soit des mensonges) mais cette congratulation abondante mise à part, on en retire beaucoup d’informations sur bien des aspects du film (notamment les scènes d’actions, les gadgets, le monde américain, les décors et les personnages), scruté sous presque tous les angles possibles. Alors si en plus le making-of est réalisé proprement, alternant de manière classique et efficace images du film, images du tournage et entretiens de l’équipe (belle joie de vivre de Pedro Pascal par ailleurs), on ne peut clairement pas bouder notre plaisir.

L’image :

C’est à merveille que le blu-ray retranscrit toute la palette de couleur excentrique du film, par une colorimétrie d’une grande richesse et une opacité des couleurs impressionnante (notamment les couleurs de peau). Kingsman : Le Cercle d’Or se voit dans de parfaites conditions avec son édition haute-définition pour profiter de la folie visuelle pétillante de Matthew Vaughn, qui ici s’exprime comme jamais. Un réel plaisir pour les yeux

Le son :

Tonitruant, rond, percutant. Le mixage de Kingsman : Le Cercle d’Or est clairement ici pour faire trembler les murs par sa densité et son emploi sans vergogne du caisson de basse. La VO en 7.1 ne fait pas dans la dentelle ni dans la subtilité (mais ce n’est pas forcément ce que l’on en attend) pour immerger le spectateur dans ces scènes d’actions abracadabrantesques. La VF, quant à elle en 5.1, est loin d’être déplaisante, mais profite d’une moins grande richesse (et n’a pas les accents magnifiques du Sud des Etats-Unis et de l’Angleterre).