La vérité si je mens 3, l’envie est-elle là ?

Une combinaison de malade pour le troisième film d’une franchise dont on se demande encore pourquoi ça a tant marché...

Au vu des nombreuses avant-premières qui auront lieu en France mardi 31 janvier, il est évident désormais que la sortie officielle de La vérité si je mens 3 n’aura pas lieu le mercredi 1er février, mais bel et bien la veille au soir. Saga phénomène qui draine les foules sur l’avalanche de gags communautaires dont regorgent ses intrigues et dialogues, la trilogie de Thomas Gilou n’avait initialement pas grand chose à offrir : un titre has been pour 1997 qui sonnait très comédie franchouillarde des années 80 (Si t’as besoin de rien fais moi signe, Par où t’es rentré on t’as pas vu sortir...), une affiche parmi les plus laides de la décennie, des acteurs plus vraiment au firmament (Bohringer, Anconina...), un cinéaste dont le dernier (et seul succès) remontait à 1986 (Black mic mac) !. Pourtant près de 4.8 millions de spectateurs ont répondu présents en 1997 faisant du Sentier, le troisième quartier le plus fréquentable de l’année, derrière Le cinquième élément (c’était l’époque où Besson cartonnait vraiment) et Men in black avec Will Smith qui crevait l’écran.

En 2001, la suite tardive, grâce à un marketing imprenable et une vraie envie des spectateurs de retrouver leurs showmen préférés, récolte presque le double : 7.4 millions de spectateurs. Il faut bien le premier Harry Potter et l’irresistible Amélie Poulain pour les devancer. Mais qu’importe... Le film relance la carrière inexistante de Thomas Gilou et celle d’Anconina qui n’existe plus que dans les pompes du jeune "goy", Eddie Vuibert...
Sentant davantage l’envie de gagner de l’argent facile plus que la vraie nécessité artistique (pourquoi pas après tout), le troisième film est né pour dépasser les bornes, repousser les limites. A l’instar des Astérix qui ne sont jamais bons, mais qui se tapent des records divers, La vérité 3 vient exploser le box-office du début d’année, profiter pleinement des vacances d’hiver, relayer aux oubliettes la résistance d’Intouchables, faire du prime time à n’en plus finir avec son lot de comédiens forcément vieillissants, 15 ans après le premier opus, mais toujours pêchus et visiblement toujours solidement ancrés dans la mémoire collective et donc le coeur des Français. Ainsi les différentes avant-premières qui ont eu lieu ces dernières semaines ont suscité un réel engouement du public, dont la fidélité asseoit le culte d’une série de films pourtant médiocres (on écarte le 3, on ne l’a pas encore vu, mais la bande-annonce..., la bande annonce, beurk !).
Avec une combinaison historique de 1000 salles (seuls Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre et Rien à déclarer ont osé à ce jour cette omniprésence), La vérité si je mens 3 cherche à décrocher les 2.5/3/3.5 millions de spectateurs en première semaine et les 10 millions au minimum en fin de parcours. Le pire avec cette histoire increvable, c’est que l’équipe de comiques en est capable. Et de bien plus encore, vous verrez !