Le 16 février 2024
- Scénariste : Aurélie Wellenstein>
- Dessinateur : Emmanuele Contarini
- Coloriste : Alice Scimia
- Genre : Fantastique
- Editeur : Drakoo
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 31 janvier 2024
Aurélie Wellenstein écrit cette histoire magique et sombre tandis que Emmanuele Contarini la dessine d’un trait fin et léger. Alice Scimia réalise les couleurs de ce récit souvent nocturne qui nous entraîne dans une soif de vengeance haletante.
Résumé : {La Venise des Louves} se déroule dans la Sérénissime italienne, un jour de marché comme les autres. Surgit un fou qui se fait exploser avec une étrange bombe irradiant des ondes magiques destructrices. Renzo, qui faisait ses courses, voit disparaître sa main. Elle s’efface ! C’est un des effets de la bombe. Car cette Venise médiévale est sous le coup d’attentats suicides inexpliqués. Les attentats se poursuivent tant qu’il ne sera pas donné de la nourriture à ces étranges gondoliers noirs. Mais Renzo ne veut pas en rester là. Avec quatre femmes, elles aussi victimes des attentats, il forme une meute, bien décidée à percer le mystère des gondoliers noirs et à se venger...
Critique : Cette Venise médiévale nous est familière, mais ce monde mystérieux où la magie règne sous forme de bombes aux effets dévastateurs - réunis sous quatre noms : distorsion, dispersion, démence et dévoration - est surprenant.
Les personnages s’adaptent à cette nouvelle donne : les attentats. Et c’est le sujet qu’explore la scénariste Aurélie Wellenstein : comment vivre après avoir survécu à une bombe ? Renzo et sa meute de louves, toutes blessées de manière différentes par les explosions, ont décidé de se venger. Ils ne vivent que pour cela. Ils se préparent, attendant le bon moment pour frapper. En attendant, ils cumulent dettes, escroqueries, vols pour s’en sortir, ce qui leur attire d’autres ennuis.
Mais pour eux, ce qui compte est de pouvoir se venger à un moment, et il faut simplement tenir jusque là. Les femmes de cette BD ont toutes des caractères forts et les effets de la bombe leur ont donné certaines capacités, parfois difficiles à gérer, que l’on découvre au fil de l’histoire. Est-ce que la vengeance apportera l’acceptation ? Rien n’est moins sûr. Et c’est là tout l’enjeu de ce récit complet.
Venise est aussi la ville des masques, et ceux-ci ont un rôle primordial. Les louves se masquent pour agir, mais les gondoliers noirs aussi portent des masques. Chacun se cache du regard des autres. Car nombre d’habitants de la ville, après avoir été victime de la bombe, ne supportent plus d’être vu avec leurs infirmités ou de voir celle des autres habitants.
Aurélie Wellenstein, Emmanuele Contarini / Drakoo
Emmanuele Contarini nous offre un dessin à l’encrage appuyé dans des décors réalistes. Les personnages eux aussi réalistes semblent toujours dans l’action, le mouvement, même quand ils s’étreignent. L’histoire qui se déroule en grande partie la nuit nous offre une Venise sombre, dans une nuit bleutée aux mystérieux recoins. Et les couleurs d’Alice Scimia servent vraiment bien ce récit où l’action le dispute au mystère. Les ambiances nocturnes, dans des bleus brumeux où pointent quelques jaunes orangés provenant des torches et lumières de la ville, contrastent de manière inversée avec les journées ensoleillées où règne l’orange et le jaune écrasant le bleu du ciel. Si l’on voulait ergoter, nous aurions apprécié des nuits plus sombres, plus noires pour cette histoire dure, mais l’on prend plaisir à la lecture et au graphisme détaillé des décors et des costumes.
La Venise des Louves est un récit complet fantastique dans une Venise médiévale. Au-delà d’un récit d’action se cache une réflexion sur les effets traumatiques des attentats.
48 pages – 14,90 €
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