Le 12 mai 2017
Un film d’horreur psychologique dans la mouvance de L’exorciste comportant des déviances bis dignes du cinéma d’exploitation italien.
- Réalisateur : Michael Winner
- Acteurs : Ava Gardner, Burgess Meredith, Cristina Raines
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : CIC Distribution
- Durée : 1h32
- Box-office : 114 766 entrées (France) / 37.424 (Paris périphérie)
- Titre original : The sentinel
- Date de sortie : 13 juillet 1977
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Une jeune top model emménage dans une maison uniquement habitée par un prêtre aveugle. D’étranges phénomènes se produisent dès l’arrivée de la jeune femme.
Notre avis : A la fin des années 60 et au début des années 70, les grands studios se sont intéressés de nouveau au film d’épouvante et plus précisément de possession. Suite au succès de L’exorciste en 1973, Universal met en chantier sa propre histoire d’épouvante et de possession. Michael Winner, tout juste auréolé du succès planétaire d’Un justicier dans la ville (1974), se voit confier par Universal un pur film de commande. La sentinelle des maudits constitue pourtant une œuvre à la croisée des genres, mélangeant tout à la fois le thriller psychologique hitchcockien et le cinéma d’épouvante. On est d’ailleurs plus proche de Rosemary’s baby (1968) que de L’exorciste par la dimension psychologique qui est essentielle.
L’héroïne, Allison Parker, interprétée par Cristina Raines, un modèle des années 70, souhaite avoir son propre appartement dans les beaux quartiers de Manhattan pour obtenir son indépendance. Elle échoue dans une résidence mystérieuse avec des voisins pour le moins étranges.
L’acteur Bergess Meredith interprète un voisin pour le moins envahissant, accompagné d’un chat et d’un canari qui constituent un whodunit connu. Son comportement reste très mystérieux et on se demande pourquoi il laisse sa photo dans l’appartement d’Allison. Mais il n’est pas le seul à inquiéter. On songe ainsi aux deux lesbiennes aux mœurs très libres voire exhibitionnistes.
Et puis le conjoint d’Allison apparaît très ambigu dans son comportement, très hitchcockien dans ce sens. On se demande s’il ne manipule pas l’héroïne. D’ailleurs, il est harcelé par la police, suite au suicide de sa précédente femme.
Dès le départ, Winner instaure un climat oppressant où on ne distingue plus la réalité de l’imaginaire. En effet, l’héroïne est perturbée, comme le prouve son passé récent qui est révélé par petites touches.
La sentinelle des maudits fait partie de la mouvance de ces films d’horreur qui reviennent actuellement sur le devant de la scène (Conjuring) où celui qui croit fait face aux forces du diable. Et puis la morale chrétienne est constamment présente avec notamment le suicide constituant un interdit. Si l’héroïne se suicide à la fin, c’est le Mal qui remporte la partie.
Michael Winner livre un film d’horreur où la mort rôde partout, accroissant par là-même son côté oppressant. La mise en scène et les lieux choisis sont parfaitement adaptés au sujet de cette œuvre. Il n’y a jamais d’horizon, comme si aucun espoir n’était permis. Et puis l’action se passe pratiquement toujours dans un appartement avec des plans serrés sur les visages. Autant d’éléments qui renforcent cette impression de claustrophobie.
Histoire de ne pas relâcher son étreinte sur le spectateur, le réalisateur n’hésite pas à faire preuve de mauvais goût, en mettant en scène des situations malaisantes et parfois bis. On pense ainsi à cette fête décalée regroupant des personnes sorties de nulle part.
S’il s’agit bien d’un film de studio, il comporte des déviances bis, héritières du cinéma d’exploitation. On songe immanquablement au bis italien comme L’antéchrist (1974) d’Alberto de Martino.
La partition musicale de cette œuvre participe à sa réussite avec une sorte d’easy listening alliée à des morceaux Hermanniens.
Le final est proprement hallucinant avec son orgie de freaks qui assaille l’héroïne. Le film utilise adroitement au début les ficelles du thriller psychologique avant de basculer dans l’horreur pure.
Notons que La sentinelle des maudits donne l’occasion de découvrir de jeunes Jeff Goldblum et Christopher Walken qui côtoient des stars vieillissantes comme Ava Gardner ou Burgess Meredith.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.