Le 20 août 2024
Michael Winner orchestre un beau face à face entre Delon et Lancaster dans ce thriller d’espionnage à l’inimitable atmosphère crépusculaire.
- Réalisateur : Michael Winner
- Acteurs : Alain Delon, Burt Lancaster, John Colicos, Gayle Hunnicutt, Paul Scofield, James Sikking, J.D. Cannon, Vladek Sheybal
- Genre : Action, Thriller, Espionnage
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Les Artistes Associés
- Editeur vidéo : ESC Éditions
- Durée : 1h54mn
- Date télé : 14 février 2024 20:50
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Box-office : 1 052 001 entrées France / 363 684 entrées Paris Périphérie
- Date de sortie : 19 avril 1973
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Résumé : Cross, un agent confirmé de la CIA, a autrefois pris sous son aile Laurier, une nouvelle recrue, et lui à tout appris au sujet de l’espionnage. Ils sont aujourd’hui coéquipiers et le vétéran ressent que ses supérieurs se montrent distants à son égard : il ne se trompe pas. En effet, ils ont chargé son ancien élève de l’éliminer ! Cross s’enfuit alors à Vienne pour retrouver un ami travaillant pour les services secrets soviétiques...
Critique : Longtemps relégué dans la catégorie des "yes men" et autres réalisateurs de cinéma commercial, Michael Winner bénéficie depuis quelques temps d’une juste réhabilitation.
Déjà une belle édition, chez Wild Side, de son Flingueur avec Charles Bronson jetait une nouvelle lumière sur un film finalement assez expérimental.
L’année suivante, en 1973, sortait Scorpio, qui réunissait 10 ans après Le Guépard le duo Burt Lancaster-Alain Delon.
Comme dans Le Flingueur, il s’agit d’une relation mentor-disciple qui s’épuise lorsque l’élève se met à vouloir dépasser le maître. Sur fond de manigances gouvernementales américaines par le biais de la CIA, ces deux hommes qui se respectent et - osons le - qui s’aiment vont se retrouver face à face.
Alain Delon semble encore tout droit sorti du Samouraï de Melville : taiseux, froid, méthodique. Il entretient pourtant une histoire d’amour qui ne fait qu’appuyer la dimension mortifère du monde dans lequel il évolue.
Burt Lancaster ici représente un passé déjà révolu, celui des idéaux, des hommes à fort charisme, aux méthodes toute personnelles et donc irremplaçables.
Michael Winner passe le film à souligner les différences entre ce monde-là et celui des bureaucrates, des technocrates sans âme, remplaçables à tour de bras, qui peuplent le récit.
- 2018 - Plan média proposé par ESC Édition
Dans ce jeu du chat et de la souris et tout le côté ludique du film d’espionnage (mais de l’espionnage à l’inverse des extravagances de James Bond, plus réaliste et moins exotique), s’impose pourtant une ambiance fin de règne : les images et décors gris, la musique elle-même distille la mélancolie d’une époque en passe de disparaître.
De belles saillies politiques sont disséminées ici et là, l’assassinat de Kennedy est dans toutes les mémoires et l’attentat du début semble en répliquer les images, doublé aujourd’hui d’une étrange correspondance avec les envahissantes caméras des chaînes d’info continue.
Ailleurs, c’est une discussion sur le communisme au contenu étonnant pour un film d’action américain, où l’on fait la différence entre les idéaux du communisme et leur dévoiement mortel par le stalinisme.
Et puis, au détour d’une discussion entre deux vieux amis, l’émotion affleure jusque dans les yeux de Burt Lancaster, des détails qui montrent que Winner savait aussi capter dans les visages de ses acteurs les variations essentielles à la caractérisation de ses personnages.
Scorpio est l’un des grands films d’espionnage des années 70, tout à son aise dans le spectaculaire autant que dans ces séquences plus intimistes où ces hommes en proie au doute confient leurs inquiétudes existentielles. Et l’on se prend alors à lui inventer une dimension méta, où Winner ferait un commentaire de l’industrie, qui préfère les jeunes premiers aux vieilles stars fatiguées.
- Edition vidéo © 2018 ESC Vidéo
Le Blu-ray :
Les suppléments :
Le minimum, peut-être, mais un minimum passionnant.
Analyse d’Olivier Père : une analyse du critique Olivier Père qui revient sur la carrière de Michael Winner, ses thématiques récurrentes et son cinéma. Il détaille ensuite le contexte politique de Scorpio et analyse le film.
La fin des idéologies : un entretien avec l’attaché presse de l’époque qui apporte quelques anecdotes de tournage et raconte comment il travaillait sur quelques films de Michael Winner.
L’image :
Dans l’ensemble une belle restauration, l’image est nettoyée, les contrastes prononcés et les couleurs sont naturelles. Quelques séquences notamment au début fourmillent encore.
Le son :
Rien à dire ici, c’est du Dolby Digital mono bien équilibré qui offre un bel espace à la musique.
– Sortie DVD et Blu-ray : 21 août 2018
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