Elève médiocre, peut mieux faire
Le 14 juin 2010
Une fausse suite du Lauréat de Mike Nichols, sympathique, parfois drôle, mais plombée par un sentimentalisme et une inévitable - et fatale - comparaison avec son excellentissime aîné.


- Réalisateur : Rob Reiner
- Acteurs : Kevin Costner, Mark Ruffalo, Jennifer Aniston, Shirley MacLaine
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Américain

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– Durée : 1h36mn
– Titre original : Rumor as it...
Une fausse suite du Lauréat de Mike Nichols, sympathique, parfois drôle, mais plombée par un sentimentalisme et une inévitable - et fatale - comparaison avec son excellentissime aîné.
L’argument : Une jeune femme découvre que sa famille n’est autre que la fameuse famille Robinson qui inspira le livre, puis le film Le lauréat. Comme l’histoire qu’on y racontait n’était pas tout à fait juste, Benjamin Braddock (Dustin Hoffman dans l’original), de son vrai nom Beau Burrough, serait son père, sa défunte mère Elaine Robinson, et sa grand-mère la fameuse Mrs Robinson. Elle décide de mener l’enquête.
Note avis : L’idée de départ de La rumeur court est amusante, complètement tirée par les cheveux, mais pour peu qu’on se prête au jeu, pourquoi pas. Il est conseillé de bien connaître l’histoire d’origine, les noms des personnages du film, celui des acteurs et celui des personnages de cette improbable suite se mêlant sans cesse. Voici donc Jennifer Aniston (mignonne comme tout mais dont le charisme est mort le lendemain du dernier épisode de Friends), sur la trace du personnage joué à l’époque (1967) par un Dustin Hoffman débutant, et interprété ici par Kevin Costner (plus que jamais beau vieillissant, impeccable, mais bien loin du rôle qu’on avait donné à Hoffman). Ces deux-là se taquinent, se cherchent, et les tourments œdipiens de Sarah Huttinger (le personnage joué par Aniston) font un temps sourire, sur un mode comédie romantique de base à l’américaine.
Car finalement, "l’intrigue" de La rumeur court tombe rapidement à l’eau, et si les détours sentimentaux des uns et des autres ennuient, le film parvient à sauver sa peau sur un sens certain de l’humour, qui surgit par intermittence. Dans ces moments-là, il devient une sorte de Mon beau père, mes parents et moi moins pipi-caca mais moins efficace (donc). L’œil que nous attribuons ici à cette modeste distraction de début d’année revient quasi intégralement à Shirley MacLaine, absolument incroyable de drôlerie et d’ironie dans le rôle de l’ex-Mrs Robinson. L’énergie qu’elle dégage éclipse totalement ses partenaires, et on regrette que l’accent ne soit pas plus mis sur ses retrouvailles avec l’ex-Benjamin Braddock. Elle reste néanmoins une simple consolation secondaire dans ce film sans grande originalité, qui souffre de sa référence à une œuvre qui, elle, en était bourrée.