La réouverture de Lafesse : le nouveau DVD !

Le retour de Jean-Yves Lafesse dans une série de micro-trottoirs d’une insolence hilarante. Ce n’est pas d’un très bon goût, mais qu’est-ce qu’on rit !

L’argument : Après 10 ans d’absence, le roi du micro-trottoir et des canulars téléphoniques revient faire trembler le trottoir. 3 semaines de tournage sur les plus belles plages de France et de Belgique pour un programme 100% inédit et 100% déjanté...

Notre avis : Plus connu depuis quelques années pour ses combats un peu vains contre Youtube ou Dailymotion que pour son travail d’humoriste, Lafesse revient aux choses sérieuses avec 1h00 d’interventions burlesques en Belgique, ou dans les stations balnéaires de France, à Cannes ou à Aix, pour le meilleur (qu’est-ce qu’on se marre) et aussi parfois pour le pire (mais pas de tout).
Humour rentre-dedans qui se joue des physiques et des manières des passants ; confrontation du bon Français du terroir à ses propres tabous, principalement sexuels, mais aussi raciaux ou sociaux... l’humoriste fou enfonce un peu plus le clou du politiquement incorrect, faisant jaillir le rire du décalage entre l’énormité de ses propos (des sous-entendus parfois très explicites) et la réaction estomaquée des piégés. Certains y verront une forme de cruauté et de muflerie inacceptable, mais de notre côté, nous préfèrerons y voir une complicité très humaine avec les petites gens de la vraie vie. Autre plaisir du spectacle, voir Lafesse spectateur de sa propre connerie. Il fait alors montre d’une sincérité et d’une générosité forcément contagieuses.
Contrairement au Gros dégueulasse de Reiser, personnage de bande-dessiné obèse et sale qui lui aussi descendait dans la rue pour provoquer la révolte par l’obscénité, Jean-Yves Lafesse vient titiller la rondelle du passant sans aucun cynisme. Il transparaît chez l’humoriste comme un besoin maladif de se confronter à l’autre par l’absurde. Résultat, le temps d’une heure de gags ahuris, le quotidien prend un air vraiment plus enjoué sur la Croisette et dans les tous les "coins coincés" que le gagman folklorique visite, et donc on en redemande. Une heure sur un DVD contemporain, c’est quand même vraiment très court, et ce n’est pas la présence d’un making-of de 29 mn (excellent par ailleurs !) qui nous fera changer d’avis.