Le 6 juillet 2004
- Festival : Festival de Cannes 2004
Une Palme d’or hautement politique.
Lequel des deux était le plus ému, Tarantino en l’annonçant ou Moore qui semblait presque étonné de la recevoir ?
Lequel des deux était le plus ému, Tarantino en l’annonçant ou Moore qui semblait presque étonné de la recevoir ? Toujours est-il que les dix-neuf minutes d’ovation lors de la projection publique de Fahrenheit 9/11 se sont transformées en une Palme à teneur hautement politique, dédiée par Michael Moore "aux enfants d’Irak et à tous ceux qui souffrent". Lors de son speech de remerciement, le réalisateur américain n’a pas manqué de fustiger la guerre en Irak et de mettre en exergue l’importance de dire la vérité en citant Abraham Lincoln, "un républicain d’une autre trempe"... Un moment fort, comme le Festival de Cannes sait nous en offrir la surprise, le plus incroyable dans cette affaire étant que Fahrenheit 9/11 sera vu sur les écrans du monde entier - il vient même de trouver un distributeur en Albanie, confiait Michael Moore avec un sourire en coin - mais pour l’instant aucune information ne laisse prévoir qu’il pourra être vu par le public le premier concerné, celui des États-Unis [1] .
En dehors des USA, qui reçoivent cette plus haute récompense, le cinéma asiatique tire magnifiquement son épingle du jeu, et le cinéma français est à la fête, ses trois longs métrages en compétition étant primés.
LE PALMARÈS DU 57e FESTIVAL DE CANNES
– Palme d’or : Fahrenheit 9/11 de Michael Moore (États-Unis)
– Grand prix : Old boy de Park Chan-wook (Corée du Sud)
– Prix de la mise en scène : Exils de Tony Gatlif (France)
– Prix du scénario : Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri pour Comme une image d’Agnès Jaoui (France)
– Prix d’interprétation féminine : à Maggie Cheung pour sa prestation dans Clean d’Olivier Assayas (France)
– Prix d’interprétation masculine : au jeune acteur japonais Yagira Yuya (14 ans) pour sa prestation dans Nobody knows de Kore-Eda Hirokazu (Japon)
– Prix du jury : ex aequo à la comédienne Irma P. Halles pour sa prestation dans Ladykillers des frères Coen et Tropical malady d’Apichatpong Weerasethakul, premier film thaïlandais jamais présenté à Cannes
– Caméra d’or : Or de la réalisatrice israélienne Keren Yedaya
– Palme d’or du court métrage : ex aequo au réalisateur belge Jonas Geirnaert pour son film d’animation Flatlife et au réalisateur roumain Catalin Mitulescu pour son film Trafic
– 30e Prix du jury œcuménique : Carnets de voyage du Brésilien Walter Salles
[1] Depuis la première publication de cet article, le lendemain de la proclamation du palmarès, on sait que les choses se sont arrangées et que Fahrenheit 9/11 fait un tabac sur les écrans US
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