Retour aux sources
Le 14 octobre 2014
Partir, revenir... et la musique comme repère identitaire. Gatlif fidèle à lui-même mais un peu inégal.


- Réalisateur : Tony Gatlif
- Acteurs : Romain Duris, Lubna Azabal
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h43mn
- Date de sortie : 25 août 2004
- Festival : Festival de Cannes 2004, Festival de Cannes 2024

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– Festival de Cannes 2024 : Sélection officielle, Cinéma de la Plage
Résumé : D’origine pied-noir, Zano propose un après-midi d’été à sa compagne Naïma, fille d’immigrés, de prendre la route. Destination : l’Algérie, la terre de leurs origines qu’ils n’ont jamais connue.
Critique : Les voyages forment la jeunesse dit-on. Mais certains périples ne s’entreprennent que pour seule raison de survie et ces trajets-là sèment les doutes, la nostalgie et les larmes. Les enfants du Maghreb, d’Afrique et ailleurs qui débarquent chaque jour en Europe, parfois au péril de leur vie, en savent quelque chose.
Zano et Naïma font quant à eux le chemin inverse mais ils vont bien évidemment croiser sur leur route ces jeunes émigrés en partance pour un futur incertain. Le jeune couple prend en effet son temps pour rejoindre l’Algérie. Zano et Naïma croisent les candidats à l’exil, nouent des amitiés et finissent par s’arrêter le temps d‘une pause en terre andalouse où ils vont s’enivrer de flamenco, la musique étant la seule religion de ces jeunes déracinés. Après la douceur sensuelle de l’Espagne, ils franchissent enfin la Méditerranée et retrouvent leurs identités au gré des souvenirs laissés par leurs parents, des rencontres et expériences comme cette transe soufie qui réconciliera Naïma avec elle-même.
Ce voyage n’est autre qu’un retour aux sources et à la découverte de soi, un film nourri par les propres questions de Tony Gatlif qui, à l’instar de Romain Duris/Zano, son alter ego, a entrepris la route du retour vers une Algérie quittée alors qu’il était enfant. La musique comme dans ses autres films est omniprésente et porte les pas de Zano et Naïam à qui Lubna Azabal offre une sensualité lumineuse. Elle ne suffit pas néanmoins à faire oublier un trop grand nombre de temps morts.