Le 8 juin 2011
- Durée : One shot
- Scénariste : GROS, Stanislas
- Collection : Bayou
- Genre : Fantastique
- Famille : Littérature jeunesse
- Editeur : GALLIMARD
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Ce mercredi, jour des enfants, nous revoici avec un préau Bedeo ! Celui-ci sera consacré à l’album « La Nuit », de Stanislas Gros, sorti le 20 Mai 2011 chez Gallimard.
La littérature jeunesse, qu’il s’agisse de livres ou de bandes dessinées, est un univers très vaste qui s’adresse aux petits comme aux grands, à bien des égards. Avec elle, on peut plonger dans l’humour, la poésie, la magie, l’humour ou la tendresse… l’album dont nous allons vous parler cette semaine mêle tout cela à la fois, et pourra ravir les jeunes lecteurs comme les plus âgés.
La Nuit est un album paru dans la collection Bayou chez Gallimard. Il s’agit d’une collection de bandes dessinées animée par Joann Sfar. Elle propose de grandes histoires lisibles par tous, et dont les auteurs proviennent de différents pays, comme l’Italie, la Côte d’Ivoire, le Canada mais aussi la France. C’est une manière de faire découvrir et de rassembler de multiples influences. Une collection reconnaissable à son logo, un petit homme à haut chapeau, fumant la pipe et tenant un banjo dans la main.
Intéressons-nous maintenant à l’auteur. Stanislas Gros n’est pas nouveau dans le monde de la bande dessinée. C’est en exposant son travail sur internet qu’il a développé une certaine notoriété. Celle-ci lui a permis d’être vu et de publier son premier album en 2007, Le Dernier jour d’un condamné. Habitué des adaptations d’œuvres diverses, après Victor Hugo, il a également publié Le Portrait de Dorian Gray, d’après Oscar Wilde, chez Delcourt. Il travaille aussi pour l’édition jeunesse, a participé à des œuvres collectives et expose sur son blog des portraits de musiciens en concert.
Avec La Nuit, il s’essaie à un travail total sur l’album, dont il signe le scénario, le dessin et les couleurs.
L’AVIS DE SAYACREED
La Nuit peut être qualifié de conte « fantastico-humoristique ». L’histoire est quelque peu sombre et mystérieuse, mais on y retrouve la touche de tendresse et de rebondissement propre aux récits d’aventure. L’action se passe au Moyen-Âge, et se concentre aux abords d’un château. Les temps y sont peu sûrs et des arbalétriers montent la garde contre les esprits démoniaques qui hantent la forêt voisine. L’un d’entre eux est le plus redouté. On l’appelle « la Saturnia », et elle est représentée comme une sorcière redoutable souhaitant se venger des habitants de la ville. C’est en tout cas ce que tout le monde croit, et c’est de cette manière qu’on en parle aux enfants avant de s’endormir.
Mais comme dans toutes les histoires du genre, il y a un chevalier. Un chevalier que l’on dit grandiose, fort… mais qui, comme on peut le voir sur la couverture de l’album, est aussi profondément abattu et mélancolique, errant à la recherche d’une chimère. Pourquoi ? On en apprend un peu plus au fil des pages. Et c’est dans ce décor de nuit étoilée que se déroule l’histoire. Cette nuit tantôt inquiétante et sinistre, tantôt douce et magique. Parmi les différents personnages, il y a également un arbalétrier maladroit, un enfant rêveur, une mère qui attend son amant et des fantômes qui ne comprennent pas vraiment ce qu’ils viennent faire ici.
Les cases aux contours informes de l’album donnent l’impression de voyager en plein rêve, alors que la trame se complexifie progressivement, intégrant des éléments magiques et fantastiques page après page… On se laisse guider au fil des quatorze chapitres, comme à travers les illusions d’un enfant avide de grandes aventures. Les cases sont tantôt très épurées, tantôt fourmillant de détails. Le trait épais, les couleurs maîtrisées et l’omniprésence du noir renforcent l’aspect de conte. Les chapitres se succèdent, et l’on ne sait plus s’il faut rire, s’apitoyer sur le sort de ce chevalier, s’étonner avec le jeune chimère qu’il poursuit ou rire de ces morts qui ouvrent les yeux un peu tard… L’action, quoiqu’entrecoupée de passages plus tendres ou poétiques, est toujours là et l’on ressent que chaque chapitre est très bien travaillé, et le cheminement des tableaux est assez fluide et cohérent.
Personnellement, il y a eu juste quelques petits passages où j’ai été légèrement perdue ou bien auxquels j’ai un peu moins accroché, mais dès le chapitre suivant les choses se remettent en place et s’éclaircissent. Si de prime abord, les premiers chapitres et leur aspect décalé peuvent surprendre, le lecteur curieux finit par se laisser doucement porté dans cette histoire très bien narrée et illustrée.
Sous son aspect de conte un peu étrange et fantastique, l’histoire traite en arrière-plan de sujets tels que le rejet, l’adultère, l’entêtement presque fanatique ou le pardon… Cet ensemble mêlant insouciance, poésie et mélancolie fait la force de l’ouvrage, mais peut également laisser indifférent ou perdre les lecteurs qui n’en saisiront pas tout le propos.
En refermant l’album, j’ai quand même eu la sensation d’avoir passé un bon moment dans cet univers onirique et ses multiples personnages, le tout guidé par l’obscurité. Pour vous comme pour vos enfants, je vous encourage vivement à vous intéresser à ce bel album !
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