La schizophrénie de Miike
Le 21 septembre 2005
Pas le meilleur Miike, mais efficace et discrètement subversif.
- Réalisateur : Takashi Miike
- Acteurs : Kô Shibasaki, Shinichi Tsutsumi, Kazue Fukiishi
- Genre : Thriller
- Nationalité : Japonais
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– Durée : 1h52mn
– Titre original : One missed call
Pas le meilleur Miike, mais efficace et discrètement subversif.
L’argument : Un soir, Yumi est témoin d’un étrange incident.
Son amie Yoko reçoit un message identifié comme émanant de son propre téléphone, mais daté de trois jours plus tard. Si la mélodie qui annonce l’appel lui est inconnue, Yoko reconnaît en revanche sa propre voix sur l’enregistrement : un cri d’effroi qui lui glace le sang. Elle raccroche et tente de ne plus y penser. Mais trois jours plus tard, Yoko meurt à l’heure et dans les conditions exactes du message prémonitoire.
Au lycée, un événement similaire se produit quelques jours seulement après la mort de Yoko. Un élève disparaît dans des circonstances inexplicables. A chaque nouvel appel, la sonnerie et le message spécifiques annoncent une mort certaine à leur destinataire, avec la date et l’heure exactes.
Yumi décide d’enquêter. D’autant que sa meilleure amie Natsumi a elle-même reçu un appel fantôme...
Notre avis : Le film le plus accessible du stakhanoviste Takashi Miike n’est pas nécessairement son meilleur. La mort en ligne, l’un des derniers opus de sa prolifique carrière, a battu des records au box-office nippon alors que le scénario, extrêmement calibré, surfe sur la vague du yurei eiga (histoire de fantômes) qui est revenu à la mode avec les divins Ringu et Dark water, tous deux signés Hideo Nakata. Oui mais voilà, sous les apparentes conventions du script, se cache un Takashi Miike au fou rire intérieur.
Son intrigue sciemment absurde conjugue des pics d’angoisse bien sentis et des petites audaces typiques du cinéaste japonais, usuellement friand de digressions déviantes, à l’instar de la longue scène finale de l’hôpital qui atterrit comme un cheveu de fantôme sur la soupe horrifique et s’amuse méchamment avec les us et coutumes du genre. Si, certes, on ne retrouve pas la gradation, le trouble et l’élégance d’Audition (son meilleur film), il n’en demeure pas moins que cet opus efficace et volontairement poussif séduit par son aspect discrètement subversif tant il fait mine de s’accommoder des figures imposées pour bricoler des séquences potentiellement marquantes. Le remake US est imminent.
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