Comment Candide fêta ses trente ans
Le 20 octobre 2014
Un conte philosophique inégal, dont l’originalité ne parvient pas à s’affranchir d’une certaine pesanteur.


- Réalisateur : Miguel Gomes
- Acteurs : José Airosa, Gracinda Nave, Sara Graça
- Nationalité : Portugais
- Durée : 1h48
- Titre original : A cara que mereces
- Date de sortie : 31 mai 2006

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Un conte philosophique inégal, dont l’originalité ne parvient pas à s’affranchir d’une certaine pesanteur.
L’argument : Francisco a trente ans. Déprimé, il se fâche avec sa fiancée et s’aperçoit, par-dessus le marché, qu’il a la rougeole. Cloué au lit, il s’imagine gardé et dorloté par un groupe d’amis. Mais serait-ce vraiment l’idéal ?
Notre avis : Après une courte introduction qui donne le ton du film, La gueule que tu mérites se construit tel un huis clos féerique dans lequel les sept nains sont sept adultes qui jouent aux enfants. Avec ce que cela comporte de rire mais aussi de méchanceté et de cruauté des uns envers les autres. A partir de là, le film se déroule en une succession de journées qui rythment la guérison du personnage principal, absent de la scène puisque isolé à cause de sa maladie. Les interdits médicaux deviennent alors des interdits maléfiques qui, transgressés, risquent d’ouvrir la porte à toutes sortes de maux.
Les saynètes s’avèrent inégales : l’enchantement est bien là par instants, avec ses décors irréels et quelques chansons parsemées ; les personnages sont attachants et, incarnant chacun un type particulier, parviennent à mener une ronde dans laquelle se laisser emporter. Mais l’accumulation de petites touches, avec différentes histoires qui s’entremêlent et se répondent, devient lassante et semble pouvoir durer indéfiniment, donnant au film un rythme répétitif et empreint de longueurs. Son aspect de conte philosophique, souvent obscur, ajoute également à cette langueur et un côté "intello" assez pesant, qui empêche l’histoire de décoller comme ses personnages sont empêchés, par leurs relations, de s’épanouir. Il en ressort alors une pesanteur dont le spectateur est la victime, entre malaise et ennui.