Le 28 mai 2020
L’éclosion d’un mythe : Humphrey Bogart, aussi dur que tendre en gangster vieillissant et désabusé, crève l’ecran dans cet excellent film noir de Raoul Walsh.
- Réalisateur : Raoul Walsh
- Acteurs : Humphrey Bogart, Arthur Kennedy, Ida Lupino, Henry Hull, Joan Leslie, Henry Travers
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h40min
- Titre original : High sierra
- Date de sortie : 21 janvier 1941
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Earl Collins (Humphrey Bogart), gangster vieillissant, condamné à perpétuité, sort de prison grâce à un ami influent. Celui-ci le met immédiatement sur un coup. Il s’agit de dérober le contenu du coffre-fort d’un grand hôtel, et ce au plus fort de son affluence. Il doit rejoindre deux jeunes complices (Arthur Kennedy et Alan Curtis). Sur la route, il rencontre par hasard une famille qui part vers l’ouest, il va sympathiser avec le vieux "Pa" (Henry Travers) et tomber sous le charme de sa petite fille Velma (Joan Leslie), affligée d’un pied bot. Ses deux complices ne vont pas lui plaire, d’autant qu’ils sont accompagnés d’une jeune danseuse de cabaret, Marie (Ida Lupino) qu’ils se disputent. De plus, un chien nommé Pard, qui porte soi-disant le mauvais oeil, ne va plus le lâcher.
Critique : L’originalité de ce film noir passionnant de Raoul Walsh, provient du profil de son héros : un gangster usé, un dur à la gâchette facile, mais pourvu d’un cœur d’or. Il fera tout pour faire opérer Velma de son pied, qui pourtant lui en sera bien peu reconnaissante, gardera le chien pot-de-colle. Il se laissera également séduire par Marie qu’il voulait pourtant voir disparaître dans un premier temps.
Humphrey Bogart n’était pas le premier choix des producteurs (ceux-ci voulaient George Raft). Il explose littéralement à travers ce rôle écrasant où il est de presque tous les plans. Il réussit, avec un jeu subtil, à nous faire croire à ce dur au cœur tendre.
C’est grâce à cet emploi que sa carrière va prendre une autre tournure et lui donner une place prépondérante dans le genre du film noir.
Ida Lupino, excellente comme toujours, joue un second rôle (important, certes) qui lui permet néanmoins de tenir le haut de l’affiche devant Bogart, pas encore suffisamment connu.
La mise en scène de Raoul Walsh, nerveuse, sans surperflu, réussit à conférer de l’épaisseur au moindre rôle. Chaque séquence fournit un élément supplémentaire de la personnalité complexe du bandit Earl. Dès sa sortie de prison, on comprend que son destin est déjà scellé : certes, il sort (in extremis) de prison, mais il n’a pas d’autre choix que de replonger immédiatement dans l’illégalité, et se précipiter vers son destin.
Ce très grand long métrage est un modèle de film noir, qui lança le mythe Bogart.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.