Le 17 août 2020
Kentucky, fin du XIXème siècle : deux familles qui s’affrontent depuis toujours voient arriver le chemin de fer. Une œuvre mineure dans la filmographie d’Henry Hathaway, qui n’a pas comme moindre mérite de mettre en scène Sylvia Sidney et le débutant Henry Fonda.


- Réalisateur : Henry Hathaway
- Acteurs : Henry Fonda, Sylvia Sidney, Beulah Bondi, Fred MacMurray, Nigel Bruce
- Genre : Aventures
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Durée : 1h42min
- Titre original : The Trail of the Lonesome Pine
- Date de sortie : 19 février 1936

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Résumé : Deux familles du Kentucky, les Falin et les Tolliver s’affrontent depuis si longtemps qu’ils ne savent même plus eux-mêmes pourquoi. Chez les Tolliver, June (Sylvia Sidney) est promise à un mariage avec son propre cousin Dave (Henry Fonda). Un jour, un jeune ingénieur, Jack Hale (Fred McMurray) démarche les deux familles en vue de leur acheter des terres pour faire passer le chemin de fer. Contre toute attente, chaque famille va accepter pour embêter l’autre.
Critique : Si le film possède tous les ingrédients du western, il n’en est pas un. Le récit s’attache à montrer les conséquences de l’arrivée plutôt brutale de la modernité dans un monde ancestral figé. Les Tolliver comme les Falin, fermiers de leur état, sont analphabètes, ne vont jamais à la ville, se marient en famille, et vouent toute leur énergie à se combattre, voire à s’entre-tuer.
L’arrivée de Jack Hale dans ce petit monde clos va avoir de bonnes et de mauvaises conséquences.
Henry Hathaway était déjà à l’époque un spécialiste des films d’aventures. Il venait d’enchaîner trois films de suite avec Gary Cooper : C’est pour toujours ("Now and Forever" 1934) avec aussi Carole Lombard et Shirley Temple, Les trois lanciers du Bengale ("The Lives of the Bengale Lancers" 1935) avec Franchot Tone et Peter Ibbetson (1935), avec Ann Harding, Gary Cooper et Ida Lupino.
En s’appuyant sur’une image exceptionnelle due à Robert C. Bruce et Howard Green, le cinéaste décrit une communauté coupée du monde, jusqu’à ce projet de chemin de fer. Les fermiers vont notamment découvrir le téléphone et le chèque et comprendre l’intérêt de la chose écrite, ce qui donnera lieu à quelques scènes savoureuses.
Henry Fonda, nouveau venu (il n’en est qu’à son quatrième film), ne passe pas inaperçu dans un rôle de personnage buté, volontiers violent, qui ne comprend pas l’intérêt de changer le cours des choses et ne se voit pas d’autre destin que d’épouser sa cousine. Cette dernière est Sylvia Sidney qui, elle, rêve d’une autre vie : de la ville, de vêtements élégants et d’apprendre à lire. L’intrusion de l’ingénieur cultivé dans leur monde ne va pas être sans conséquences.
Le long métrage permet aussi d’admirer les paysages du Kentucky et d’assister aux travaux des premiers chemins de fer.
Entre mélodrame et film d’aventures, La fille du bois maudit restera surtout dans les annales comme étant le premier long métrage en Technicolor, tourné en décors naturels.