La fille de l’exposition universelle . T2 – La chronique BD

Le principe de cette série consiste à se promener dans le temps au travers des Expositions universelles et de retrouver les personnages dans des one shot à différents âges de leur vie.
Le tome précédent se passait en 1855. L’héroïne, Julie, avait donc douze ans. La revoilà, voyante de son état, cherchant des clients aux alentours de l’Exposition universelle, en 1867.

Le récit débute par les séances de voyance et les amoureux transis qui se pâment autour de la jolie Julie. Mais la politique pointe le bout de son nez avec l’attentat commis contre le tsar Alexandre II.
On comprend bien vite que les deux thèmes vont se croiser. Lequel des amoureux de Julie aurait des raisons de passer à l’acte en s’en prenant au tsar, de passage à Paris lors de l’Exposition universelle ? Tous ont de bonnes raisons, ce qui ne va pas arranger les affaires de Julie, qui cherche à démêler ce mystère. Ces attentats ratés vont en effet lui coûter très cher. Pourquoi ? Nous vous en laissons la surprise.

Le récit se déroule dans une ambiance bon enfant et fait se croiser des personnages ayant réellement existé, comme le baron Haussmann ou le tsar. La tension dramatique n’est pas extrême mais on se laisse volontiers emmener par l’intrigue... jusqu’au moment où le drame et la violence frappe de plein fouet !
Nous regrettons un peu le dénouement, qui là aussi laisse une impression un peu étrange. Une impression qu’on ne peut développer sans vous dévoiler le fin mot de l’histoire. Mais un des aspects politiques du récit et sa résolution peuvent laisser le lecteur un peu étonné.
Un cahier à la fin du recueil vous apporte d’autres informations sur cette Exposition universelle.

Jack Manini, Etienne Willem / Grand Angle

Les dessins de Willem sont au diapason du traitement, ils restent dans une ambiance douce et agréable, comme le ton sympathique du récit. La couverture est à l’image de tout cela.
Les personnages semi-stylisés, les décors travaillés, la mise en page dynamique permettent de suivre efficacement l’histoire. Les couleurs de Tanja Wenish et ses teintes bleues, ocres et vertes pour les rêves et prémonitions contribuent elles aussi à cette ambiance détendue qui renforcent le récit, tout en apportant la part de mystère liée aux visions de Julie.
Car le fantastique n’est pas oublié dans les aventures de Julie, tout en étant fort bien intégré à l’histoire politique et historique. Sacré challenge tenu par les auteurs !

Le tome 2 de La fille de l’exposition universelle est une découverte intéressante. Une intrigue politique axée aussi sur le personnage de Julie, des dessins tout en finesse et agréables à l’œil, un concept intéressant de one shot à chaque tome se déroulant autour d’une exposition universelle. Un petit regret, le manque de tension dramatique mais l’humour et la fantastique sont bien au rendez-vous.