La femme sur la Lune - Fritz Lang -critique

Critique : Ce film de science-fiction sera la dernière œuvre muette du cinéaste allemand. Le muet qui est alors à son apogée, vit en même temps ses derniers instants. D’ailleurs, le cinéaste refusa la demande de ses producteurs qui souhaitaient le sonoriser après le tournage.
D’une durée de plus de trois heures, ce long métrage est scindé en deux parties bien distinctes. La première relève plus d’une histoire d’espionnage, en se concentrant sur les difficultés rencontrées par Helius pour relancer ce voyage vers la Lune. En effet, un bande de criminels tente avec la complicité du mystérieux Turner (Fritz Rasp) d’empêcher par tous les moyens ce voyage lunaire où, selon les précédents travaux du professeur Manfeld, on y trouverait de l’or, ce qui bouleverserait selon eux l’équilibre financier mondial.
Après de nombreuses péripéties, le voyage, qui occupe toute la seconde partie, aura finalement bien lieu. Même si le tournage en studio est évident, la modernité et l’anticipation du propos sont évidentes : les problèmes d’apesanteur, le besoin en oxygène, ou encore le compte à rebours sont largement intégrés au propos. Et l’idée du voyage qui pouvait paraître farfelu à l’époque s’avéra finalement prémonitoire avec une quarantaine d’années d’avance.
Seule une romance simpliste et inutile au propos pénalise l’ensemble de ce film, qui par ailleurs est largement passionnant de bout en bout. Par son esprit feuilletonesque, on pense assez souvent aux aventures de Tintin sur ce même sujet.

Ce dernier film muet du cinéaste coécrit avec son épouse Thea von Harbou, assez méconnu, par rapport à Metropolis par exemple, mérite vraiment d’être (re) découvert.
Ils travailleront de nouveau ensemble sur M le maudit (M 1931) première œuvre parlante de Lang, devenue un film culte.