Le 30 mars 2021
- Réalisateur : Henry Eduardo Rincon Orozco
- Acteurs : Bryan Córdoba, Valeria Perez, Oscar Atehortúa, Joel Mosquera, Héctor García
- Titre original : La Ciudad de las Fieras
- Distributeur : Héroe Films
- Genre : Drame social
- Nationalité : Colombien, Équatorien
- Durée : 1h33mn
- Titre original : La Ciudad de las Fieras
- Festival : Festival Cinélatino, Cinélatino - 33es rencontres de Toulouse, Miami Film Festival
La Cité des bêtes est un récit frappant et tendre, qui tisse le lien entre générations, traditions et nouvelles cultures. Un portrait d’une Colombie riche et diverse, où les altérités font connaissance et apprennent à s’aimer.
Résumé : Tato, jeune rappeur de 17 ans de la banlieue de Medellin, vient de perdre sa mère. Il possède à peine de quoi survivre, mais il trouve du réconfort chez ses amis, Pitu et Crespa, avec qui il arpente les collines de Medellin en scooter. La violence le chasse de la ville et il part donc à la campagne à la recherche de son grand-père Octavio qui est, selon les services sociaux, le seul parent qu’il lui reste. Dans un cadre complètement opposé, loin des divertissements urbains, Tato découvre ses racines, le travail des champs et une autre Colombie, paisible et ancienne, peuplée de traditions. Tato devra affronter la violence, les secrets de famille et les cycles de la vie.
Critique : La Cité des bêtes nous donne à voir différents portraits de la Colombie selon les personnages dépeints. On est témoins d’un exode de la ville vers la campagne et d’un retour : c’est un voyage pas seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps. Cet exode fonctionne à la fois comme découverte de ses racines et comme un déracinement pour Tato : il sort de ce qu’il connaît pour faire face à une altérité qu’il apprend à aimer. Mais c’est aussi une altérité qui représente son héritage et les secrets que sa mère aurait voulu lui cacher. Le lien qui se tisse entre le jeune rappeur et son grand-père Octavio se noue par la musique, l’agriculture, la culture des fleurs, les traditions, par le repas et la boisson, la douleur du départ des êtres chers… Le personnage apprend à connaître et à respecter la Colombie ancienne, attachée à la terre.
Les amis du protagoniste dessinent aussi un portrait des familles colombiennes : celles qui fuient la violence ou d’autres qui l’affrontent orgueilleusement. Qu’il s’agisse de Crespa ou Pitu, ou encore le duo de Tato et Octavio — qui montrent sublimement une nostalgie et une douleur permanente dans leur regard —, la fraîcheur des acteurs est captivante et aide à transcender l’honnêteté frappante de ce long-métrage.
- Héroe Films / Henry Eduardo Rincon Orozco
Dans La Cité des bêtes, la mort est présente à la fois de manière explicite et métaphorique. C’est une force qui pèse sur les épaules et le regard de Tato depuis le début du récit, mais c’est aussi une force invisible qu’il doit affronter tout au long du film : elle est évoquée par les combats de coqs, la violence urbaine, ou la profession de son grand-père, producteur des fleurs pour les défunts. Or, Tato passe du deuil à une vision lucide et noire : « On va tous mourir un jour ».
Ce long métrage est généreux dans ses couleurs et sa variété musicale. Le cadrage mélange des images picturales avec d’autres plans plus organiques. La musique nous fait sentir les contrastes entre l’urbain et la campagne, le jeune et l’ancien : rap, hip-hop, folklore, guitare et danse soulignent la richesse des identités qui cohabitent dans ce film. Le réalisateur, Henry Eduardo Rincon Orozco, fait partie de cette nouvelle génération des cinéastes qui donne un écho créatif aux tensions que vit la jeunesse colombienne d’aujourd’hui.
Galerie photos
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