Le 18 janvier 2021
Un tireur d’élite de spectacle, dur et malaimable, est séduit par son assistante. Un très bon polar de série B, signé Anthony Mann, qui offre un rôle sur mesure à Erich von Stroheim.


- Réalisateur : Anthony Mann
- Acteurs : Erich von Stroheim, Dan Duryea, Mary Beth Hughes
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h18min
- Titre original : The Great Flamarion
- Date de sortie : 14 janvier 1945

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Résumé : Dans un théâtre de Mexico, pendant le déroulement d’un numéro, des coups de feu retentissent. Après un moment d’affolement, on découvre le corps sans vie d’une artiste dans sa loge, pendant qu’un homme qui semble blessé, Flamarion (Erich von Stroheim) s’échappe dans les cintres.
Critique : Avant de devenir le réalisateur de mythiques westerns dans les années 50, notamment les cinq qu’il tourna avec James Stewart (le premier sera Winchester 73 en 1950), Anthony Mann s’illustra dans le film noir. C’est le cas ici avec cette modeste production pour un long métrage bref, sec et sans fioritures, mais efficace, qui fonctionne sur un retour en arrière.
Dès le début, on sait que Flamarion, blessé, a tué Connie Wallace (Mary Beth Hughes) avant d’être découvert par un artiste retardataire au moment où il tombe des cintres. Le célèbre tireur de spectacle va lui raconter son histoire avant l’arrivée de la police. Flamarion s’est fait une réputation de tireur d’élite, en sillonnant les théâtres des États-Unis et d’Amérique centrale. Solitaire, peu avenant, il a tout de même besoin de deux assistants pour assurer le spectacle. Il a donc embauché Connie, une belle aventureuse qui n’a pas froid aux yeux, flanquée de son mari Al (Dan Duryea) pour lui servir de cibles vivantes. Connie, lassée de ce mari alcoolique, qui met en danger le bon déroulement des numéros et dont elle veut se débarrasser, va tout faire pour séduire cet ours qui ne les ménage pas sur scène.
Le principe du triangle amoureux sulfureux est tout à fait classique, mais le film se démarque par le milieu dans lequel il évolue : si Flamarion se débarrasse du mari gênant, le fera-t-il lors d’une représentation ?
D’autre part, la personnage de Flamarion semble taillé sur mesure pour Erich von Stroheim, d’une raideur toute prussienne, mais qui va perdre la tête pour une petite aventurière se jouant de lui. Ce dernier, toujours sur la réserve, hautain et froid, va tout de même se laisser aller à esquisser quelques pas de danse lorsqu’il est seul et attend sa belle.
Un bel exemple des productions du petit studio Republic Pictures qui s’était fait, à cette époque, le spécialiste des films noirs de série B.