Le premier film américain de René Clair
Le 11 décembre 2019
Une femme intrépide se fait passer pour une comtesse et fait la chasse au mari dans la Nouvelle-Orléans de 1840. Le seul film d’aventures réalisé par René Clair offre un rôle sur mesure à Marlene Dietrich.
- Réalisateur : René Clair
- Acteurs : Marlene Dietrich, Bruce Cabot, Roland Young
- Genre : Comédie, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Durée : 1 h 17
- Titre original : The Flame of New Orleans
- Date de sortie : 6 avril 1941
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Une belle aventurière du siècle dernier fraichement débarquée à la Nouvelle-Orléans part à la recherche d’hommes beaux et riches. Elle trouve son bonheur en la personne d’un banquier avec lequel elle décide de convoler en justes noces. Oui mais voilà, elle est loin d’être insensible au charme d’un beau marin, capitaine d’un vieux rafiot.
Notre avis : Au XIXème siècle, à la Nouvelle-Orléans, des pêcheurs retrouvent une robe de mariée dans les eaux du Mississippi. On apprend qu’elle appartenait à la comtesse Claire Ledoux (Marlène Dietrich), qui se serait noyée le jour même de ses noces. Quelques temps avant, on découvre la comtesse, qui n’est en fait qu’une aventurière tout juste arrivée de Saint-Pétersbourg avec sa femme de chambre Clementine (Theresa Harris), et qui cherche un homme riche à marier. Elle fait mine de s’évanouir à l’opéra, pour attirer l’attention de Charles Giraud (Robert Young), riche et raide banquier, célibataire un peu stupide.
La belle ensorceleuse est le premier des quatre films (plus une œuvre collective) que le cinéaste français René Clair tournera aux États-Unis, entre 1941 et 1945, après une parenthèse britannique de 1935 à 1938, et avant de revenir en France avec Le silence est d’or, en 1947.
Vaudeville léger en costumes, ce film est d’abord fait pour mettre en valeur Marlene Dietrich, star parmi les stars d’Hollywood de l’époque : des robes incroyables (dues à René Hubert), assorties à un maquillage et une coiffure irréprochables, marquent chaque scène où elle apparaît. Son jeu distancié fait chavirer tous les hommes, dès qu’elle cligne des yeux avant de s’évanouir.
Le film, lui, souffre d’un scénario relativement indigent. Le talent de René Clair permet de lui insuffler un peu de grâce avec ses amples mouvements de caméra et de petites touches d’humour ici et là : on peut ainsi évoquer le riche banquier qui a besoin de tout un aréopage pour jouer à une sorte de ball-trap maison ; on retient également la communauté noire qui assiste à l’opéra, concentrée à part dans le poulailler, et qui rit, mange, alors que dans les loges, les riches blancs sont coincés et rigides. On peut enfin mentionner la famille du banquier, composée de commères corsetées et chapeautés, qui fait la pluie et le beau temps. On retrouvera le même type de protagonistes à travers les sœurs de Jean Desailly, "valideuses" de mariage, dans Les grandes manœuvres en 1955, réalisé par le même René Clair.
A noter un personnage assez inhabituel pour l’époque : l’impertinente femme de chambre noire Clementine, interprété par Theresa Harris, qui a une vraie présence dans le film comme confidente et intermédiaire de la comtesse, et qui se permet même de désobéir en toute impunité.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.