Le 23 avril 2016
- Réalisateur : Christophe Barratier
- Date de sortie : 22 juin 2016
Arthur Dupont, jeune acteur qui monte, joue le rôle de Jérôme Kerviel dans l’adaptation de ses déboires financiers face à la Société Générale. Oui, une autre affaire de plus, même pas achevée, mais déjà portée sur le grand écran par le réalisateur de Faubourg 36 et surtout Les Choristes.
L’argument : On connaît tous Jérôme Kerviel, le trader passé du jour au lendemain de l’anonymat au patronyme le plus consulté sur les moteurs de recherche du net en 2008… l’opérateur de marchés de 31 ans dont les prises de risque auraient pu faire basculer la Société Générale voire même le système financier mondial… l’homme condamné deux ans plus tard à cinq ans de prison dont trois ferme et aux plus lourds dommages-intérêts jamais vus pour un particulier : 4,9 milliards d’euros. La chaîne hiérarchique de la « SocGen » s’est défendue d’avoir eu connaissance de ces prises de positions risquées. Pourtant, le trader junior avait le vent en poupe. Fin 2007, chiffres à l’appui, il a fait gagner à la Société Générale 1 milliard et demi d’euros sur l’année écoulée. Du jamais vu dans les salles de marchés de la banque à la Défense. A cette époque, Kerviel est dans une spirale de réussite. Une « bonne gagneuse », une « cash-machine » comme le surnommaient ses collègues. Il est jeune, il a une gueule … celui que tout le monde envie sur le plateau où travaillent les traders, cornaqués par une hiérarchie avec pour devises quotidiennes : « Tu gagnes, je gagne » ou « Qui peut le plus, peut encore plus ». On connaît Kerviel… mais on ne sait rien de Jérôme. Personne n’aurait pu prédire que le jeune Breton parviendrait à devenir trader. Jérôme est né en 1977 dans une banale bourgade de pêcheurs du Finistère. Adolescent sans histoire, il mène une vie ordinaire avec son frère et ses parents, un couple uni et travailleur. Il suivra des études convenables qui le mèneront à un DESS de finance. Il est recruté en 2000 par la Société Générale où on l’affecte au « middle office », sorte de secrétariat chargé de comptabiliser les ordres passés par les prestigieux traders qui officient dans la mythique salle des marchés, considérée à l’époque comme la meilleure au monde sur les produits financiers dérivés. Entré par la petite porte, Jérôme Kerviel va gagner ses galons et sa place en apprenant vite. Très vite.
Le Film : Drôle de date pour une sortie de ce genre. C’est en effet le 22 juin, peu avant la Fête du Cinéma, que "l’Affaire Jérôme Kerviel" sera dévoilée au large public des salles obscures, période estivale plus propice aux divertissements qu’aux "affaires retranscrites" par les gourous du 7e art.
Christophe Barratier (Les Choristes) s’est chargé de mettre en image ce thriller financier aux visuels sophistiqués, c’est du moins ce qui ressort de la bande-annonce dévoilée par le distributeur Le Pacte cette semaine. On n’en attendait pas moins d’un cinéaste qui a toujours excellé pour partager sa vision du cinéma (Faubourg 36 avait des arguments solides dans sa mise en scène et son sens de l’esthétique.
Énième scandale financier débarquant sur nos écrans (on se souvient de l’affaire Clearstream portée par Vincent Garenq dans L’Enquête, sorti en février 2015), on s’apprête donc à découvrir une vulgarisation d’une affaire qui n’en finit pas de défrayer la chronique, dans les 20h successifs. La bande-annonce qui vient de tomber vend un film classique et sans surprise... Au cinéaste, donc, de marquer de sa patte et de son point de vue, l’adaptation de l’ouvrage de Kerviel, L’Engrenage.
Arthur Dupont François-Xavier Demaison et Sabrina Ouazani vont devoir faire fort pour redonner de l’intérêt autour d’un scandale de gros sous qui, c’est le moins que l’on puisse dire, nous a beaucoup fait bailler ces derniers temps dans ses rebondissements télévisuels.
Rendre le télévisuel palpitant, c’est tout l’art du cinéma.
Erratatum : Toutes nos excuses au distributeur Le Pacte et au réalisateur Christophe Barratier concernant l’erreur émise ici sur le budget. Le film a été réalisé pour moins de 6M d’euros, ce qui ne correspond pas, évidemment, à la définition d’un "budget élevé", comme précédemment écrit ici.
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