L’Or de Morrison T.1 - La chronique BD

Des anciens soldats confédérés, un trésor avec des milliers de dollars, des Apaches aux trousses, des coups de revolver et des cavales en chevaux, tout est réuni dans le nouveau diptyque des éditions du Long-Bec, intitulé L’Or de Morrison. Morrison, c’est ce colonel de l’armée sudiste, qui a rendu les armes mais compte se retirer, mais pas seulement avec sa dignité. Il n’y a pas seulement des hommes, de bons cow-boys à la dure, mais aussi des femmes, solides et fortes, qui comptent déjà et compteront sûrement dans la suite. Cette série sur le Far West cavale, à pied, cheval ou train, traversant donc l’Ouest de part en part. La mise en bouche consiste en quelques pages sur la fin de la guerre de Sécession et surtout la présence française au Mexique, qui explique notamment le petit repas au cassoulet au milieu de l’album. Des petites touches historiques avec ces étrangers en Amérique, des petites touches réalistes avec des cow-boys bien dépenaillés et bien sales, des petites références du monde de la bande dessinée, avec un capitaine Maltese en plein désert, mais cette myriade de détails parvient à créer une série emballante, très bel hommage au Blueberry de Charlier et Giraud, ou encore Cartland de Blanc-Dumont et Harlé. Une ambiance un peu rétro, qui colle bien à la poussière largement présente dans tout ce premier tome.

© Éditions le Long Bec

Côté dessin, Daniel Brecht a rendu un album cohérent, avec des personnages solides, même si on regrette des fonds peu détaillés, un élément qui peut se comprendre dans le désert proche du Mexique. Les couleurs font appel à la palette brun, sable et gris, en adéquation avec le climat, qui fait la part belle aux cheveux féminins ou aux uniformes militaires par contraste. Attention peut-être à diversifier le tout dans le tome 2 pour obtenir un rendu quelque peu différent.

© Éditions le Long Bec

L’Or de Morrison est une bonne mise en bouche d’un univers sans vraie originalité, mais avec un goût rassurant sur une épopée de western spaghetti, l’humour en moins, la nostalgie en plus. Une atmosphère connue qui ne peut pas déplaire aux amateurs de six coups.

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