La vérité si je mens
Le 9 décembre 2020
Une adaptation décevante du roman de Douglas Kennedy.
- Réalisateur : Éric Lartigau
- Acteurs : Romain Duris, Catherine Deneuve, Marina Foïs, Niels Arestrup, Branka Katic, Esteban Carvajal Alegria
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Français
- Distributeur : EuropaCorp Distribution
- Durée : 1h55mn
- Date télé : 9 décembre 2020 20:40
- Chaîne : OCS Choc
- Date de sortie : 3 novembre 2010
Résumé : Paul Exben a tout pour être heureux : une belle situation professionnelle, une femme et deux enfants magnifiques. Sauf que cette vie n’est pas celle dont il rêvait. Un coup de folie va faire basculer son existence...
Critique : Apparemment, rien ne prédestinait Paul, le héros de L’homme qui voulait vivre sa vie, à transformer radicalement son existence : il respirait le bonheur et la réussite sociale. Mais ce n’était qu’une façade faite de conventions, de codes et d’apparences soigneusement entretenus. Sans être réellement dans une impasse, ce personnage n’a toujours fait que ce que l’on attendait de lui - parents, femme, amis, entreprise. La situation était confortable car ses choix n’en n’étaient pas, toujours guidés par des éléments extérieurs, lui empêchant tout engagement trop personnel. Lorsqu’il réalise qu’il est en train de passer à côté de ses désirs profonds, de sa vie, il quitte tout. Mais, à y bien regarder, son changement est-il vraiment lié à une décision réfléchie de sa part ? Il faut qu’il commette - involontairement - l’irréparable pour qu’il se décide à changer. Et encore, en prenant la place d’un autre : est-il en train de se réaliser ? La réponse est discutable.
- © Nicolas Guiraud
L’emploi du verbe « vouloir » dans le titre de ce long-métrage d’Eric Lartigau prend tout son sens. Le héros veut, voudrait changer et savoir qui il est mais il est profondément velléitaire. Il ne se donne pas les moyens de transformer ses volontés en réalité. On assiste à sa reconversion sans jamais savoir s’il est maître de ses actions ou simplement galvanisé par la surprise. Le cinéaste manifeste cette tension par une photographie toujours à la limite de la surexposition : cette histoire ne serait-elle pas la manifestation d’un fantasme du héros, interprété par Romain Duris ? Celui-ci surjoue dans la mesure où il donne à son personnage l’air d’être crispé en permanence. N’est-ce pas paradoxal puisqu’il est censé être devenu l’homme qu’il devait être ? C’est peut-être là où L’homme qui voulait vivre sa vie ne convainc pas ; le message véhiculé n’est que trop ambigu. Entre questionnements existentiels et didactisme excessif, le fil est facile à perdre et surtout l’ennui pointe son nez car, à multiplier les situations rocambolesques pour justifier le besoin - vital... - de changement du héros, il est difficile de croire un seul instant à ce qui se passe.
- © Nicolas Guiraud
En prenant de la distance par rapport au livre de Douglas Kennedy (changement de lieux et de continents), Eric Lartigau s’offrait la possibilité de présenter une œuvre personnelle, en insérant des questionnements nouveaux, liés au passage des mots à la traduction en images. Mais, ce qui était de l’ordre du ressenti dans le livre devient paroles - provoquant une redondance textuelle agaçante à force d’insistance. L’homme qui voulait vivre sa vie qui se voulait film d’aventures n’est en réalité qu’une fiction avec des moyens conséquents mais inexploitée scénaristiquement et qui ne rend pas grâce à l’œuvre originale de Douglas Kennedy.
- © Nicolas Guiraud
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Norman06 20 novembre 2010
L’homme qui voulait vivre sa vie - La critique
Une première partie séduisante mais le récit s’enlise ensuite dans l’invraisemblance et la banalité. On est loin des univers du Clément de Plein soleil, et encore plus de la virtuosité hitchcockienne. Un pétard mouillé en dépit du jeu impeccable de Romain Duris.