L’héritage

Un film sur une rencontre entre deux cultures qui ne pourra se faire. Une réflexion intéressante et dérangeante.

L’argument : Trois frères et sœurs français partis en Géorgie pour un héritage se retrouvent dans un bus les menant dans les montagnes, en compagnie d’un drôle de couple : celui formé par un jeune homme et son grand-père, en route pour le village de leurs ennemis où le vieil homme doit être tué pour mettre fin à quarante ans de vendetta. Les Français décideront-ils ou non de filmer cette scène hors du commun ?

Notre avis : Les Babluani père et fils nous convient avec L’héritage à une sorte de fable qui prend place en Géorgie. Outre les paysages imposants et grandioses, on peut en retirer quelques enseignements... Les personnages comme les situations semblent d’abord là pour illustrer un propos, donner corps à une critique - sociale. L’humour et la légèreté qui y président grâce au ton adopté (celui du conte) trouvent leur pendant du côté du drame qui se joue. Le road-movie à l’ancienne auquel nous prenons part nous fait passer d’une pratique qui peut sembler archaïque à une autre, bien contemporaine celle-ci, et semble les renvoyer dos à dos, dans leur "barbarie" commune. La force du sujet tient à ce que les réalisateurs donnent des arguments en faveur de ces pratiques, lorsqu’elles sont vues de l’intérieur, si bien qu’on est souvent à deux doigts de leur trouver une justification. Mais patatras, le verdict tombera avec le personnage du traducteur refusant de fréquenter davantage les trois Français, symboles d’un "tourisme" qu’il refuse.