Le 14 mai 2020
Autre sommet de la génération Platini, rediffusé ce soir par la chaîne L’Équipe : le quart de finale de la Coupe du monde 86. Deux sélections résolument offensives ont offert un match extraordinaire.
News : Quatre ans après leur mémorable Coupe du monde en Espagne, deux ans après leur titre à l’Euro 84 (le premier trophée international du football français), les Bleus d’Henri Michel partent jouer le Mondial 86 avec un statut de favori qui est nouveau pour eux. Au premier tour, les Tricolores ont terminé à la deuxième place, derrière une magnifique équipe soviétique emmenée par Igor Belanov, futur Ballon d’Or 1986. Le huitième de finale contre l’Italie (championne en titre) rassure le onze de Platini. Le succès deux à zéro laisse entrevoir une montée en puissance. Or, la première étape des matchs à élimination directe franchie, ce sont les magiques Brésiliens qui se dressent sur la route des Gaulois : Zico, Socrates, Careca, bref des as du ballon rond, adeptes d’un football offensif et technique, dans la plus pure tradition de la Seleção, qui attend depuis seize ans les successeurs de Pelé, Rivelino ou Tostao.
Le quart de finale oppose deux formations qu’on a souvent comparées pour leur milieu de terrain créatif (Platini, Tigana, Giresse et Fernandez forment un quartette résolument tourné vers l’attaque). Le match que rediffuse L’Équipe ce soir est une sorte de France-RFA à l’envers, avant tout parce que les Bleus ont, cette fois, remporté la séance de tirs aux buts, malgré un mémorable loupé de Platini (considérablement gêné par une pubalgie). La fluidité de la partie, avec ses longues séquences sans fautes commises, le ballon ne quittant pas le périmètre du jeu, la haute technicité du football pratiqué par chacune des équipes, le suspense successivement engendré par le penalty raté de Zico, la "mine" de Socrates qui précède le tir libérateur de Fernandez, l’ouverture lumineuse de Platini pour Bellone littéralement entravé par le gardien adverse, l’ultime but du numéro 10 français, font de ce choc footballistique un spectacle permanent, sommet sportif d’une génération dorée, comme une finale avant l’heure.
Au bout de deux heures quinze d’un intense combat, les Français l’emporteront. Mais à quel prix. Quelques jours plus tard, le onze tricolore rencontrera l’Allemagne pour une revanche du Mondial 82. Hélas, les héros sont fatigués, ils ont tout donné contre le Brésil. La partie ne tiendra pas ses promesses et la génération Platoche, battue deux à zéro par la bande à Rummenigge, dira adieu à son fol désir de remporter la Coupe du monde.