Le 10 juillet 2018
Une oeuvre à la frontière entre polar et récit de vie. L’hybridation ne convainc pas toujours.
- Auteur : Claude Henriod
- Editeur : Editions Vérone
- Genre : Roman & fiction
- Plus d'informations : Le site officiel
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Résumé : Rien n’était planifié. Presque chaque jour, il fallait reconsidérer le problème et trouver des solutions ou renoncer. Du court terme, d’un bout à l’autre de cette histoire. Ils s’étaient embarqués dans ce psychodrame avec autant d’innocence que de témérité. Plus ils avançaient, plus des obstacles se présentaient et tout s’épaississait. L’objet de leur convoitise, une valise bourrée de dollars, presque disponible. À tour de rôle, l’euphorie, le doute, puis la déprime. Cela devenait un jeu de bascule, l’un trouvant toujours les mots pour convaincre l’autre, et continuer. L’affaire démarre sur les rives du lac Léman et se poursuit en Côte d’Ivoire. Il faut affronter et convaincre des gens prêts à vous dévaliser, à la parole fluctuante. Un roman de vie tout autant que d’action.
Notre avis : Des personnages qui vivotent sur les bords du lac Léman, des quadras prématurément désabusés, acceptent une mission dangereuse : la réception de billets en provenance du Libéria, où Charles Taylor vient de prendre le pouvoir et a instauré un régime de terreur. Cet argent financera la dissidence. Mais il faut lui rendre sa consistance originelle, puisque son transit clandestin suppose que les dits billets soient colorés. Comment nettoyer ? Comment croire, surtout, que tout cela ne soit pas finalement une immense duperie ?
Cette première oeuvre hybride les genres, quelque part entre le polar, le récit de vie, le roman d’aventure. L’Afrique sert de pivot à un certain nombre d’histoires qui croisent des tragédies dont la mémoire reste vive (celle du Rwanda, en particulier). Les personnages sont campés d’une manière inégale, mais on éprouve une forme de tendresse pour Bernard et André, losers burinés, toujours velléitaires, qui s’enivrent du mot "aventure", dans son sens le plus étymologique : ce qui peut survenir ou ne pas survenir. Leur tragédie est toujours de préférer l’événement catastrophique à l’absence totale d’événement.
Le récit, qui se tient sur cette crête, parvient à toucher lorsqu’il laisse la parole aux personnages, même si la forme des dialogues s’avère quelque peu stéréotypée, parfois paresseuse (le prénom précède la parole, façon théâtre). Beaucoup plus faibles sont les descriptions des environnements dans lesquels advient l’action. Certaines phrases brassent des clichés à la limite de l’écriture scolaire. On s’en serait largement passé.
L’ensemble ne manque pas d’imagination, mais s’avère globalement handicapé par le style, comme si celui-ci n’avait pas été une priorité.
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