En exclusivité au Festival Nouvelles d’Images d’Iran 2019
Le 12 décembre 2019
Si L’appendicite montre sans fard la situation des hôpitaux et du système de soin en Iran, le film souffre de la prestation un peu exagérée des comédiens et d’une mise en scène parfois un peu brouillonne.
- Réalisateur : Hossein Namazi
- Genre : Drame social
- Nationalité : Iranien
- Distributeur : Farabi Cinema Foundation
- Durée : 1h22mn
- Titre original : Apandis
- Date de sortie : 13 décembre 2019
- Festival : Festival Nouvelles Images d’Iran 2019
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Suite à de fortes douleurs abdominals, Zari et son mari, Reza, se rendent aux urgences de l’hôpital. Or, l’assurance de Zari est arrivée à l’échéance et ils sont contraints d’emprunter à l’une de leurs amis, Leila, sa carte d’assurance. Finalement il s’agit d’une crise d’appendicite, et Zari subit une operation chirurgicale sous l’identité de Leila. Or, l’agent d’assurance commence à avoir des doutes et le couples est contraint de faire passer Mohsen, le conjoint de Leila, pour le mari de Zari ; or les choses ne s’arrêtent pas là.
Notre avis : Il voudrait bien que sa femme cesse de souffrir de son appendicite. Mais voilà, Reza ne s’est pas occupé à temps du renouvellement de l’assurance maladie de son épouse. Il ne leur reste plus qu’à payer, à moins qu’ils ne trichent sur les identités des uns et des autres. L’Appendicite parle sans retenue d’un système médical iranien qui n’a rien à envier à notre propre dispositif hospitalier. Les soignants sont débordés, les patients agressifs, et l’offre de soins est d’abord conditionnée par le paiement de la facture. On est habitué au cinéma anglais, à la description tragique du système social. On découvre ici un modèle iranien qui joue avec les limites de la règle, pour pallier l’absence de moyens budgétaires, comme dans le film en l’occurrence : en effet, on y assiste à la substitution du carnet de remboursement de soins, appartenant à son épouse, par celui d’une autre patiente.
D’un point de vue sociologique, cette vision de la situation iranienne est assez instructive. Toutefois, elle souffre d’une interprétation parfois excessive, qui ne permet pas d’adhérer totalement à l’histoire. Mais le récit ne manque pas d’intérêt. On suit avec inquiétude les pérégrinations administratives de ce couple, qui n’atteignent pas la force émotionnelle d’une œuvre de Ken Loach. La théâtralité liée à la substitution des papiers prend toute la place du récit et on a du mal, par exemple, à admettre qu’une patiente, à peine opérée d’une appendicite, puisse participer à ce jeu risqué, sans éprouver trop de fatigue et de douleurs. Evidemment, les choses se compliquent quand cette jeune patiente doit endosser l’identité qui n’est pas la sienne et se rhabiller devant un homme qui n’est pas son mari, et surtout apporter des réponses au médecin que ce dernier ne connaît pas. Les quiproquos s’accumulent au risque de la surenchère.
Le long-métrage se passe quasiment dans le seul lieu de l’hôpital. Cela lui donne des airs des séries hospitalières qui fleurissent sur les écrans de télévision. Pour autant, le propos est honnête, parfois désespéré, et permet de prendre la mesure d’un système de protection peu humain. De plus, le film aborde de façon aiguë les non-dits qui détruisent les couples et surtout l’orgueil masculin empêchant le mari d’avouer à sa femme qu’il est sans emploi.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.