Les Palmes d’or
Le 15 juin 2018
Imamura écorche le statisme de la société nipponne : un film saisissant par son traitement amoral.


- Réalisateur : Shohei Imamura
- Acteurs : Kōji Yakusho, Misa Shimizu, Akira Emoto
- Genre : Drame
- Nationalité : Japonais
- Durée : 1h57mn
- Box-office : 238.710 entrées France / 70.443 entrées Paris Périphérie
- Titre original : Eel
- Date de sortie : 1er octobre 1997
- Festival : Festival de Cannes 1997

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Résumé : Takuro Yamashita est libéré après huit ans d’emprisonnement pour le meurtre de sa femme infidèle. Cette liberté conditionnelle est placée sous la responsabilité d’un bonze. Takuro ouvre alors un salon de coiffure, métier appris en prison, dans un {no man’s land} non loin de Tokyo. Il a pour seule confidente une anguille, capturée lors de ses années passées derrière les barreaux. Sauvé de son profond désarroi par la jeune Keiko, il goûte à nouveau à la joie. Une rencontre s’amorce aussi avec les vieux démons...
PALME D’OR, Cannes 1997
Coup d’œil : Saisissant par son traitement amoral, L’anguille a permis à Imamura de remporter pour la seconde fois la prestigieuse Palme d’or au Festival de Cannes. Un prix partagé cette année-là avec Le goût de la cerise d’Abbas Kiarostami. Dans L’anguille, Imamura écorche à nouveau le statisme de la société nipponne. Après un départ plutôt pessimiste, le ton oscille sans cesse entre la drôlerie et le drame. Les plongées dans les univers cauchemardesques de ses héros rendent tout le film fantasmatique, troublant. On a souvent et très justement comparé la manière de filmer les personnages de ce film au déplacement de l’anguille. Dans un mouvement quasi statique, les portraits sinueux se faufilent sous nos yeux, se montrent puis se dérobent.