Le 7 mai 2020
Mini-série impactée par un comique absurde, L’agent immobilier navigue en eaux troubles, entre Roland Topor et Franz Kafka. Dans le rôle-titre, Mathieu Amalric est convaincant.
- Réalisateurs : Etgar Keret - Shira Geffen
- Acteurs : Mathieu Amalric, Eddy Mitchell, Nicole Shirer
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français, Belge
- : Arte
- Durée : 4 épisodes de 45 minutes
- Date télé : 7 mai 2020 21:00
- Chaîne : Arte
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Résumé : Agent immobilier fauché et sans talent, père et ex-mari défaillant, Olivier hérite à la mort de sa mère d’un immeuble à l’abandon en plein Paris. Accaparé par son père qui gère mal le décès de son épouse, Olivier tente de prendre possession de son héritage mais c’est sans compter la présence d’une locataire qui n’a aucune intention de quitter les lieux.
Critique : Dès la première visite d’un appartement dans le Marais, la désinvolture de Rémi saute aux yeux. Une forme d’instabilité psychologique aussi. Comme la mise en scène se met au diapason, le reste suit, dans un registre qui flirte avec l’absurde : ainsi, la femme du notaire (un copain) fait irruption au cours d’un échange relatif à l’héritage de la mère (qui vient de décéder), présente rapidement ses condoléances, demande à surtout à Rémi de pousser sa bagnole. De son côté, le père de l’agent immobilier enchaîne les plaisanteries détachées ou chantonne dans des circonstances dramatiques, tandis qu’un collègue de Rémi se radine avec "un poisson qui traînait", avant de mourir d’une façon improbable dans un ascenseur. Avec son look de quinqua désœuvré au sortir d’une nuit blanche, Mathieu Amalric joue un personnage hybride, tantôt paumé, tantôt inquiétant, qui semble issu d’un récit de Roland Topor. Souvent, il semble accommoder ses yeux globuleux à un monde détraqué, où la question de l’identité est très nettement problématique...
L’auteur israélien Etgar Keret et sa coscénariste, Shira Geffen, avaient déjà prouvé leur maîtrise du décalage dans Les Méduses, sorti en 2017. Ils creusent le sillon avec un certain talent, malgré quelques baisses de rythme, à travers ce premier épisode où l’influence de Barton Fink et celle du Locataire se font nettement sentir. L’ombre de Franz Kafka n’est pas non plus très loin.
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