Marmite scandinave
Le 4 avril 2007
Paradoxalement burlesque et conformiste, cette cuisine nordique manque un peu de liant.
- Réalisateur : Bent Hamer
- Acteurs : Joachim Calmeyer, Thomas Norström
- Genre : Comédie
- Nationalité : Suédois, Norvégien
- Festival : Festival de Cannes 2003
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– Durée : 1h35mn
– Titre original : Salmer fra kjokkenet
L’argument : Dans les années 50, la Suède connaît un boom industriel sans précédent. En vue de concevoir la cuisine idéale de l’homme célibataire, un groupe de chercheurs suédois du Home Research Institute s’invite dans un village norvégien... Chaque enquêteur se voit attribuer une caravane aménagée et affectée à la cuisine d’un célibataire norvégien, qu’il doit observer dans ses gestes quotidiens du haut de sa chaise. Folke se retrouve chez Isak, un paysan peu coopératif, mais transgresse bientôt la règle essentielle : celle de ne pas parler avec son hôte.
Notre avis : Autant se l’avouer, sur le papier, ce film ne semble pas très engageant. C’est en feuilletant un vieux numéro de Foyer et nous, un magazine des années cinquante, que l’idée de Kitchen stories a germé dans la tête de Bent Hamer : un bref texte relatait une analyse des déplacements quotidiens de la femme au foyer dans sa cuisine. Mais, il faut passer outre cet austère aspect scientifique pour découvrir un film drôle et poétique, quoiqu’un peu académique.
Certes, l’humour typiquement nordique du film, basé sur des situations absurdes ou saugrenues et un comique strictement visuel avec une économie de dialogue, peut en rebuter certains. Mais, si on fait abstraction de cet effet "pub Stimorol", déroutant par sa lenteur, Kitchen stories recèle quelques perles facétieuses. A la manière d’un Jacques Tati du froid, Bent Hamer exploite la fibre comique des objets les plus triviaux : téléphone, caravane, chaise d’arbitre de tennis... Le début du film enchaîne gags burlesques et moments loufoques.
Mais en voulant aborder des thèmes plus sérieux dans la seconde partie (l’amitié masculine, les dangers du modernisme et de l’uniformisation), Kitchen stories dévie progressivement vers un certain conformisme. La mise en scène et le dénouement de l’intrigue deviennent tristement prévisibles, un comble pour un film dont l’ambition est de dénoncer la standardisation de notre société.
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