Drôle de couple
Le 4 juillet 2010
Paris Cinéma braque les projecteurs sur un jeune cinéaste de 27 ans, Yuya Ishii, en programmant ses deux derniers films. Celui-ci mêle humour absurde et gravité en un cocktail sympathique mais un peu inconsistant.
- Réalisateur : Yuya Ishii
- Acteurs : Maki Meguro, Ryu Morioka, Ayako Yoshitani
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Japonais
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– Durée : 1h30mn
– Titre original : 君と歩こう- Kimito arukou
Paris Cinéma braque les projecteurs sur un jeune cinéaste de 27 ans, Yuya Ishii, en programmant ses deux derniers films. Celui-ci mêle humour absurde et gravité en un cocktail sympathique mais un peu inconsistant.
L’argument : Norio, un adolescent perdu originaire de la campagne japonaise, se laisse entraîner jusqu’à Tokyo par son professeur d’anglais divorcée, Akemi. Désireuse de faire du garçon un grand avocat, la jeune femme lui paye ses études en travaillant dans un bar karaoké et lui ment sur l’origine de ses revenus. Le jeune homme, plus attiré par les charmes de la vie tokyoïte que par ses études, découvre la véritable activité d’Akemi.
Notre avis : Le Festival Paris Cinéma programme deux titres de Yuya Ishii, jeune réalisateur japonais de 27 ans très actif qui a déjà signé plusieurs longs métrages. Son dernier film, Sawako decides, est en compétition (présenté par l’auteur qui participera aussi à des débats après les deux projections). Le précédent, Kimito arukou - To walk beside you, est présenté dans le cadre de la sélection Inédits du Japon, (malheureusement dans un format vidéo qui ne permet pas d’en apprécier pleinement les qualités photographiques). Il a déjà été projeté au Festival de Tokyo en octobre 2009 et à celui de Rotterdam cette année.
Présentant son film, Yuya Ishii, sympathique jeune homme à l’allure de teenager décontracté, revendique Chaplin comme influence principale (ainsi que les maîtres des cinémas japonais et français), dit écrire très vite ses scénarios (en une semaine) et laisser une large place à l’improvisation. Le catalogue du festival évoque également l’influence des rakugo, comédies typiquement japonaises qui mêlent drame et ton absurde.
Kimito arukou accompagne le parcours d’un couple insolite : elle, 34 ans, divorcée à qui on a retiré son enfant, lui lycéen de 17 ans dont les parents se sont pendus et qu’elle prend pour ainsi dire en charge. On rencontrera aussi une jeune fille enceinte que sa mère veut à tout prix faire avorter et un petit garçon orphelin de neuf ans, fan d’un joueur de baseball. Et on sera aussi confronté à la violence du monde du travail.
Comme on le voit, le fond est grave et la vision de la société japonaise telle que nous la présente Yuya Ishii est tout sauf rose. C’est pourtant un parti-pris de légèreté qui est à l’oeuvre tout au long d’un film qui se veut avant tout (et malgré tout) une comédie.
Ce louable parti pris séduit au départ et les premières scènes installent un univers légèrement décalé qui ne manque pas de charme. A vrai dire les procédés sont un peu faciles : une fuite éperdue dans la campagne alors que de toute évidence il n’y a pas de poursuivants, le contraste entre la trentenaire décidée et le jeune homme quelque peu ahuri, les personnages livrant en voix off leur commentaires lors de leur arrivée dans le quartier de Shibuya à Tokyo pendant qu’on les voit muets à l’écran. La suite tentera de maintenir cette allégresse de ton et connaitra encore des jolis moments d’humour et d’émotion rêveuse (le départ nocturne d’un grand ferry, une conversation face aux lumières de la ville).
Il faut pourtant avouer que l’attention se relâche assez vite, faute peut être d’un regard suffisamment incisif et d’une mise en scène aux enjeux plus affirmés. A aucun moment on ne sent le cinéaste à l’affut de ce que les acteurs, ou le décor, la mise en espace, pourrait révéler de son désir de cinéaste ou des désirs des personnages. On pourrait même croire qu’il s’applique à émousser tout ce qui aurait pu donner un peu plus de relief à ce qui se passe sur l’écran.
Kimito arukou se laisse voir avec agrément mais manque un peu de consistance.
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