Meurtres à l’appui
Le 27 novembre 2014
Le cinéma de genre indonésien confirme une nouvelle fois ses bonnes intentions dans Killers, dernière collaboration des Mo Brothers. En DVD et Blu-ray chez Wild Side Video depuis le 26 novembre 2014.
- Réalisateurs : Timo Tjahjanto - Kimo Stamboel
- Acteurs : Kazuki Kitamura, Rin Takanashi, Oka Antara, Ray Sahetapy, Epy Kusnandar
- Genre : Thriller
- Nationalité : Japonais, Indonésien
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 2h12mn
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– Date de sortie en DVD : 26 novembre 2014
Le cinéma de genre indonésien confirme une nouvelle fois ses bonnes intentions dans Killers, dernière collaboration des Mo Brothers. En DVD et Blu-ray chez Wild Side Video depuis le 26 novembre 2014.
L’argument : Nomura, la trentaine, vit avec succès à Tokyo. Les filles l’aiment et il apprécie leur compagnie. Mais derrière cette apparence, personne ne se doute de la réelle identité de Nomura... Il est un criminel impitoyable et l’auteur de meurtres violents qu’il immortalise par des clips vidéo postés ensuite sur internet. À des milliers de kilomètres vit Bayu, un journaliste d’investigation en disgrâce parti vivre à Jakarta. Suite à d’innombrables échecs, Bayu commence à ressentir une fascination pour les vidéos de Nomura... Il crée alors un alter ego : celui d’un tueur en série justicier qui enregistre ses propres meurtres. Les deux tueurs vont alors se livrer à un face-à-face mortel...
Notre avis : Sous le pseudonyme "The Mo Brothers" se cache deux des réalisateurs les plus barrés d’Indonésie : Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto, auxquels on doit le très sanglant Macabre sorti en 2009. Avec Killers, leur dernière collaboration en date, produite entre autres par Gareth Evans (le réalisateur des deux volets de The Raid), la paire prend soin de contourner les sentiers codifiés du film de serial killer dans son habillage le plus élémentaire. Nous n’aurons en guise d’exemple, pas besoin de suivre ici le dénouement d’une enquête ou de voir nos assassins avec des policiers constamment à leurs trousses. Les auteurs préférant se focaliser sur un parcours croisé et intimiste entre deux tueurs, un confirmé et l’autre qui découvre à peine ses instincts meurtriers.
© Tiberius Film
Ces deux visages que nous sommes amenés à côtoyer sont à la fois similaires en ce qui concerne leurs méfaits (ils filment tous deux leurs crimes et les partagent sur le net) mais en revanche très différents dans leurs motivations. Bayu (Oka Antara), un journaliste désabusé dont la famille a éclaté, tue au nom de la vengeance justicière quand l’élégant Nomura (Kazuki Kitamura) s’en prend à des jeunes filles innocentes par pur plaisir. Par ordinateur interposé, Nomura, en admiration devant le premier meurtre mis en ligne par Bayu, incite ce dernier à davantage se révéler afin d’attiser des pulsions qui ne demandent qu’à s’extérioriser toujours plus. Le film va judicieusement s’appliquer à relier les tueurs entre eux avant de les conduire à une ultime confrontation. Si les Mo Brothers visent à sonder la psychologie maladive en jouant parfois sur le terrain du psychopathe lorgnant vers un Frank Zito (le tueur du film Maniac) version chic pour Nomura, les intentions concernant l’instabilité du personnage de Bayu s’avèrent bien plus troubles. Si bien qu’aux yeux du spectateur, il apparaît toujours très difficile d’établir un quelconque lien empathique avec lui.
© Tiberius Film
Au delà de cela, il faut reconnaitre que certains meurtres filmés avec une frontalité glaçante hissent le degrés de violence extrême sur des hautes cimes (la scène d’ouverture du défonçage de crâne au marteau inspirée du torture porn). Mais attention car le film est loin de se montrer sous une forme totalement impudique. Des éclairs de violence hors champs procurent un effet de déstabilisation tout aussi dérangeant grâce à un vrai regard cinématographique de la part des cinéastes à la barre. Si au final Killers apporte son lot d’idées stimulantes lorsqu’il s’agit de réinventer la figure du serial killer, notons que ses 2h12 se font tout de même un peu sentir par moment. Il n’empêche qu’au final, cette autopsie de la noirceur de l’âme à l’intérieur d’une société voyeuriste est plutôt une bonne pioche. L’Indonésie confirme ainsi sa montée en puissance entamée au début des années 2010 dans le cinéma de genre.
LE TEST DVD :
Les suppléments :
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Nous n’avons droit qu’à la bande-annonce du film pour seul bonus dans cette édition. Dommage, car nous aurions apprécié avoir un aperçu de la vision des réalisateurs sur leur oeuvre au détour d’une interview ou d’un commentaire audio.
L’image :
Le portage s’avère correct pour le support même si les couleurs semblent manquer un peu d’éclat et que quelques imperfections dues à la compression sont parfois visibles au niveau des noirs les plus profonds.
Le son :
Le test son s’est porté sur la version française DTS 5.1. Celle-ci instaure une superbe dynamique au long métrage avec des éclats sonores intenses, des dialogues toujours audibles et une spatialisation harmonieuse. Notons enfin que le doublage français ne démérite pas.
© Tiberius Film
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