Passion à fleur de peau
Le 10 décembre 2003
Avec ce premier roman, Claudine Galea nous offre un cadeau magnifique : un instant de grâce, sublime et grandiose.
- Auteur : Claudine Galea
- Editeur : Éditions du Rouergue
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Française
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Les instants qui précèdent la lecture d’un premier roman ont quelque chose de magique et d’excitant : à la certitude de découvrir un nouvel univers, des nouveaux personnages, s’ajoute l’éventualité d’une révélation littéraire. Avec ce texte, Claudine Galea nous offre un cadeau magnifique : un instant de grâce, sublime et grandiose.
Jusqu’aux os, c’est l’histoire d’une passion adolescente, un thème banal, maintes fois abordé dans la littérature. L’été de ses quinze ans, la narratrice fait un séjour linguistique à Gloucester. Jusqu’à sa rencontre avec Eric, elle est seule, isolée volontairement du reste du groupe, coincée entre une famille d’accueil insipide et les lettres d’une mère névrosée et vénéneuse. Pour fuir ce monde, elle ne mange pas ou très peu, elle est maigre à faire peur, pour devenir transparente, légère, fluide comme l’univers qu’elle s’invente. Et quand arrive ce garçon de seize ans, c’est la tornade, la passion folle et survoltée...
Comment décrire le grand amour, sans se répandre en mièvrerie ou en naïveté ? Avec l’audace propre au premier roman, Claudine Galea nous livre sa réponse : par la poésie. C’est la phrase elle-même qui transfigure la passion, qui nous la révèle : l’écriture est inhérente à la passion. Le verbe se fait aussi l’instrument de l’anorexie de la jeune fille : il est court, rapide, virevoltant, répétitif. Les pages sont parfois survoltées, insaisissables, filantes et éprouvantes pour le lecteur qui peine à retrouver son souffle parmi ces lignes écrites toutes en minuscules. Les majuscules ne reprennent leur place que dans la seconde partie du roman, quand la narratrice retourne chez sa mère étouffante, dans un monde d’adultes qui la répugne et qui précipite sa chute dans l’enfer de la maigreur extrême.
Jusqu’aux os se lit comme on court un sprint, d’une seule traite, sans s’arrêter pour reprendre son souffle. L’efferversence du livre ne nous en laisse pas vraiment le temps, de toute façon. Plus que le sujet même du récit, c’est la vision qu’il donne du premier amour qui retient l’attention. En donnant corps à la passion, Claudine Galea élève l’écriture à son paroxysme.
L’extrait |
Claudine Galea, Jusqu’aux os, Editions du Rouergue, 2003, 173 pages, 11,50 €
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