Le 7 novembre 2019


- Scénariste : Jérôme Félix>
- Dessinateur : Paul Gastine
- Genre : Western
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 30 octobre 2019
Ce voyage au bout de la nuit écrit par Jérôme Félix est brillamment illustré par Paul Gastine. Les deux auteurs savent rendre leurs personnages attachants et, allant au de-là du bien et du mal, nous présenter des humains au bout du rouleau qui marchent aux marges de la folie. Chuteront-ils ?
Résumé : Jusqu’au dernier nous immerge dans un western crépusculaire. A la suite de Russell, vieux cow-boy poussé vers la perte de son emploi par le développement de la voie ferrée, et de Kirby, l’orphelin qu’il a trouvé chez lui près de sa mère morte, on s’enfonce dans un récit sombre plein de surprises.
On ne peut rentrer dans les détails de cette histoire car sa richesse repose sur les différentes directions qu’elle prend. On se retrouve balloté de situations inattendues en événements déroutants. Félix sait nous prendre par surprise, rebondir et pousser le comportement de ses personnages jusqu’au bout. Les personnages, parlons-en ! Une galerie d’humains dans leur noirceur suprême. Mais cette noirceur repose sur des faits, il n’y a finalement qu’un seul homme dont la méchanceté semble sortie de nulle part. Il fait plus penser à un sorte démon lâché sur terre pour détruire et corrompre les âmes qu’il croise. Et y arrive très bien.
On pourra penser à Impitoyable ou à Il était une fois dans l’Ouest, mais dans des versions plus noires. L’histoire se passe à un tournant de l’époque du Far West, à l’arrivée du chemin de fer et à ses conséquences qu’on ne perçoit pas forcément.
Jérôme Félix, Paul Gastine / Grand Angle
Ce récit triste est illustré avec talent par Paul Gastine. Dessin réaliste, nature sauvage, grande vallée, plaines de l’ouest, tout une salve de décors nous sont offerts. Mais dans ces grands espaces, la petitesse de l’humain ressort avec une violence inoubliable. En parcourant certaines cases, on est obligé de s’arrêter, comme pris d’un doute, « se passe-t-il bien ce que je viens de voir ? ».
Les couleurs profondes emportent les décors et restent parfois, comme des tâches d’aquarelles, permettant soudain de faire ressortir un personnage.
Les compositions au cordeau, sur des pages parfois un peu denses, laissent l’action se dérouler. Et on tourne les pages l’une après l’autre, absorbé, jusqu’à la dernière.
Jusqu’au dernier reste donc un western incontournable pour tous les amateurs du genre. Pour ceux qui aiment les récits sombres, les tragédies de la vie, c’est une histoire à ne pas rater. Une BD réussie que vous ne regretterez pas d’avoir lu, ou que vous regretterez de ne pas avoir lu...
72 pages – 17,90€