Le 4 mai 2020
Les états d’âme de Jonas, trentenaire tourmenté par les traumas de son adolescence, donnent naissance à une œuvre épurée, fine et forte, à découvrir sur Arte et en vidéo.
- Réalisateur : Christophe Charrier
- Acteurs : Aure Atika, Ilian Bergala, Félix Maritaud, Nicolas Bauwens, Tommy Lee Baïk
- Genre : Drame, LGBTQIA+, Téléfilm
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Outplay
- Durée : 1h30mn
- Date télé : 5 mai 2020 13:35
- Chaîne : Arte
L'a vu
Veut le voir
– Sortie en DVD et VOD le 03 décembre 2018
– Diffusé sur Arte le 23 novembre 2018
Résumé : Dans les pas de Jonas, deux moments de sa vie se croisent, se retrouvent, s’interpellent. En 1997, alors qu’il est un adolescent secret, et dix-huit ans plus tard, devenu trentenaire séduisant, impulsif et en quête d’équilibre. Sa vie a été bouleversée alors qu’il avait 15 ans par sa rencontre avec Nathan, un ami solaire qui intrigue et ose à la fois. Adulte, ce souvenir le hante encore et il ne sait comment s’en libérer. Il va traverser la ville et son passé, essayer de remettre de l’ordre dans sa vie comme il ordonnait les pièces virtuelles du Tétris de sa Game Boy auquel il jouait frénétiquement à l’adolescence.
Critique Christophe Charrier est réalisateur de clips, publicités et documentaires pour Troisième Œil Productions, et était l’auteur des Attractions désastre (2009), un court métrage avec Audrey Dana. C’est la chaîne Arte qui a proposé de distribuer ce premier long métrage, primé au Festival de la fiction TV de La Rochelle, qui connaîtra une diffusion télévisée, avant une sortie en VOD et DVD. Le scénario pourrait laisser penser à une fiction policée et consensuelle autour des thèmes de l’intolérance et du mal-être adolescent, maintes fois traités à l’écran. On se souvient du touchant et pédagogique Baisers cachés, téléfilm de France 2 plus que recommandable mais n’évitant pas les clichés et les écueils du cinéma à thèse. Cette limite ne concerne pas l’œuvre de Christophe Charrier, qui aborde pourtant des sujets dans l’air du temps, comme le harcèlement scolaire, mais qui ne constituent pas la trame principale d’un récit qui préfère ausculter les états d’âme de Jonas, un trentenaire tourmenté par un traumatisme d’adolescence.
- Copyright Arte
Le film offre alors un séduisant puzzle narratif, alternant deux époques (1997 et 2015), et créant un suspense psychologique et policier peu habituel dans ce type de production. On songe au vertige suscité par certains mélos d’Almodóvar, celui de Parle avec elle (Jonas est d’ailleurs agent hospitalier) ou La Mauvaise éducation. Mais Jonas s’inscrit aussi dans la mouvance de tout un pan du cinéma français qui va des Roseaux sauvages d’André Téchiné (pour le lyrisme) au récent Sauvage de Camille Vidal-Naquet (pour la noirceur). Et ces références n’écrasent aucunement le réalisateur qui signe une fiction rigoureuse par son montage et élégante dans son approche épurée de l’émotion (sublime et discret accompagnement musical d’Alex Beaupain).
- Copyright Arte
L’interprétation est remarquable, Félix Maritaud confirmant les espoirs portés en lui avec Sauvage : sa composition de jeune homme écorché semble d’ailleurs le prolongement (en moins trash) de ce précédent rôle. Souhaitons tout de même qu’il ne s’enferme pas trop dans ce registre. Ses jeunes partenaires (Nicolas Bauwens, Tommy Lee Baïk et Ilian Bergala) sont d’un naturel touchant, quand Aure Atika déploie une grande classe dans un second rôle essentiel à l’intrigue. On ne chipotera pas sur certaines invraisemblances ou l’adéquation aléatoire entre l’âge des comédiens et celui de leurs personnages, tant ces détails sont superflus et n’occultent en rien le plaisir suscité par cette œuvre de télévision que l’on aurait aimé découvrir sur un grand écran.
- Copyright Arte
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.